Océalia veut impliquer mille adhérents dans le suivi de la biodiversité
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En passant de 16 à 2000 parcelles pour le suivi de la biodiversité chez ses adhérents, Océalia voit grand. Ce changement d’échelle implique d’adapter les contours du projet pilote mené sur 2021 et 2022. La Chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, l’AGPB et Noé seraient de nouveau de la partie. Explications avec Philippe Ballanger, directeur terrain de la coopérative.
Changer d’échelle. Voilà l’ambition d’Océalia, en matière de suivi de la biodiversité. Début 2021, la coopérative lançait, en partenariat avec l’AGPB, l’association Noé et la Chambre d’agriculture régionale de Nouvelle-Aquitaine, un projet visant à appliquer des indicateurs dans seize parcelles de grandes cultures. L’ambition affichée par Océalia, en marge de la restitution du projet, le 13 juin, est de mobiliser mille adhérents autour de l’observation de 2000 parcelles. Toutes les filières de la coopérative seraient concernées : élevage, viticulture, grandes cultures.
Océalia veut être prête pour début 2024
Le directeur terrain de la coopérative, Philippe Ballanger, précise à Référence agro : « Le suivi de seize parcelles avait une vocation pilote, qui a parfaitement fonctionné (voir encadré). Notre souhait, c’est de pouvoir tirer des conclusions plus étayées sur les pratiques de nos adhérents. » Théo Bouchardeau, responsable RSE à l’AGPB, confirme : « Les mécanismes de la biodiversité se jouent sur une échelle temporelle et spatiale large, il nous paraît naturel de poursuivre et d’élargir ce travail. » Les différents partenaires de la V1 du projet sont ainsi partants pour la phase 2. Le choix des indicateurs et l’identification des moyens nécessaires, aussi bien humains que financiers, sont en cours.
« L’idéal serait de finaliser les contours du projet pour la fin septembre, afin d’être prêt pour les protocoles début 2024 », glisse Philippe Ballanger. Il se montre toutefois prudent, car l’équation est complexe : elle comprend des données financières aussi bien que techniques. Sur 2021 et 2022, 14 indicateurs avaient été suivis, dont huit nécessitant un protocole au champ. Une enveloppe de 100 000 euros, obtenue auprès de la Région Nouvelle-Aquitaine, avait permis de financer une large part du projet. Un format difficile à multiplier par 125, pour arriver à 2000 parcelles.
Adosser le projet à la démarche Le Sillon Responsable
La participation à un ou plusieurs appels à projets doit permettre d’obtenir une nouvelle enveloppe. En plus de Noé, de l’AGPB et de la Chambre, Océalia se dit ouverte à de nouveaux partenariats. Enfin, les cogitations actuelles doivent permettre de faire un choix dans les indicateurs de suivi. « Le prix d’un indicateur n’est pas le seul facteur, précise Philippe Ballanger. Nous privilégierons sans doute les protocoles facilement vulgarisables pour nos adhérents, pour mieux les mobiliser et les impliquer. » Autre moyen de rationaliser le projet : la mutualisation avec une autre démarche. « Nous souhaitons tisser un lien avec notre référentiel Sillon Responsable, qui vise en substances à combiner les performances économique et environnementale des exploitations », précise Philippe Ballanger.
Quels résultats pour la phase 1 du projet ?
Sur les années 2021 et 2022, trois experts naturalistes et deux stagiaires d’Océalia se sont succédés dans les seize parcelles suivies. Le 13 juin, les résultats ont été présentés lors de la journée de restitution à Plassay (Charente-Maritime). « La plupart des exploitations suivies hébergent les auxiliaires essentiels d’un système fonctionnel, avec toutefois une diversité totale en arthropodes améliorable, explique ainsi Pauline Lavoisy, responsable du programme biodiversité agricole chez Noé. Les abondances et diversités d’oiseaux mesurées sont semblables aux valeurs de références, avec davantage d’oiseaux observés en présence d’éléments paysagers favorables comme les haies, arbres, buissons, etc. » Un effet année s’est fait sentir dans le suivi de l’abondance et de la diversité d’abeilles sauvages, qualifiées de « mitigées » du fait de conditions météo défavorables.