Oxyane et Bioline France se lancent dans la mécanisation du biocontrôle
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La coopérative Oxyane et Bioline France ont présenté à la presse, mardi 8 juin, leur épandeur à trichogrammes, disponible dès 2022 et pour lequel une demande de fiche CEPP a été déposée. Autre innovation portée par les deux structures, un quad enjambeur pouvant être équipé de l’épandeur. Deux nouvelles technologies pour déployer à plus grande échelle le biocontrôle dans les grandes cultures.
Oxyane recevait la presse, mardi 8 juin, pour présenter ses nouvelles technologies développées avec Bioline : un épandeur automatique à trichogrammes et un quad enjambeur d’une hauteur de 1,3 m et équipé de l’épandeur. L’objectif de ces technologies : faire gagner du temps à l’agriculteur, pour qui l’utilisation des trichogrammes était, jusqu’à présent, fastidieuse. Il lui fallait accrocher les œufs aux plantes tous les 20 mètres, dans un créneau de dix jours pour que les micro-guêpes aient le temps de perforer les œufs de la pyrale avant que ces derniers n’éclosent.
“La pose manuelle ne permet de couvrir que 4 à 5 hectares par heure”, indique Florent Ehry, ingénieur référent trichogrames pour Bioline. L’épandeur à trichogrammes dispose d’un chargeur correspondant à 20 hectares, peut être rechargé rapidement en bord de champ et permet de couvrir jusqu’à 30 ha par heure.
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Le carton du diffuseur est couvert d’œufs à quatre stades de développement différents. © Elena Blum[/caption]
Une diffusion des trichogrammes facilitée
Les nouvelles technologies développées par Bioline s’appuient sur une autre innovation du groupe, développée il y a tout juste un an : le diffuseur T-Protect, un étui en carton d’une dizaine de centimètres de long, contenant deux cartes perforées couvertes d’œufs de trichogrammes. “La boîte, biodégradable, peut tout simplement être jetée dans le champ, indique Franck Escales, directeur régional sud de Bioline.
L’agriculteur n’a plus besoin de manipuler les trichogrammes pour les fixer.” En outre, les 10 000 œufs présents sur les cartes perforées sont à quatre stades de développement différents, permettant une diffusion de quatre semaines, couvrant la période de ponte de la pyrale, de trois semaines.
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Florent Ehry à l’arrière de l’enjambeur, charge les cartouches de trichogrammes dans l’épandeur.[/caption]
Un quad léger, robuste et rapide
La coopérative Oxyane pratiquait déjà l’épandage de trichogrammes par drone depuis quatre ans, mais selon Damien Ferrand, responsable du pôle développement agricole au sein de la coopérative, cette pratique était contraignante : “Les cartouches tombaient au sol et les trichogrammes séchaient. De plus, l’utilisation de drone est limitée par la réglementation lorsqu’on est en zone périurbaine.”
La coopérative, située à quelques kilomètres de l’aéroport Saint-Exupéry de Lyon, n’a pas l’autorisation d’utiliser des drones dans son secteur. “Le quad enjambeur est un prototype fait de matériel léger, robuste, qui passe partout” indique Damien Ferrand. Le véhicule pèse seulement une tonne et va à 20 km/h.
29 exploitations adhérentes d’Oxyane expérimentent l’épandeur
Les expérimentations auprès des adhérents d’Oxyane, partenaire exclusif du projet, ont commencé vendredi 4 juin, et plus de 400 ha ont déjà été traités.
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Dans l’habitacle de l’enjambeur. Le boîtier en bas à droite peut signaler une anomalie de l’épandeur, et permettre de passer en manuel. © Elena Blum[/caption]
Au total, 900 ha, appartenant à 29 exploitations, bénéficieront de cette technologie pour la première fois. “L’objectif est d’être compétitif avec les solutions chimiques, indique Franck Escales. On est en train d’éprouver les coûts avec Oxyane, mais on serait entre 40 et 50 €/ha, prestation de service comprise.” Un dossier de fiche CEPP a été déposé par Bioline pour cette technologie, qui sera disponible dès la prochaine campagne.
Du biocontrôle aussi contre la sésamie
Bioline est en cours de développement d’une solution de biocontrôle contre l’autre ravageur du maïs : la sésamie, particulièrement active dans le sud-ouest et la façade atlantique. “Avec l’Inrae, nous avons trouvé un auxiliaire que nous sommes en train de faire homologuer, indique Florent Ehry. Mais la situation est plus compliquée : les trichogrammes sont naturellement présents en France, alors que l’auxiliaire de la sésamie vient d’Afrique. Nous devons prendre toutes les précautions pour ne pas bouleverser les écosystèmes.”
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