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Prise de pouls avant le début des assemblées générales

Le | Cooperatives-negoces

À la veille de leurs assemblées générales, les coopératives sont dans les starting-block. Les présidents peaufinent leur discours. Cette année, les sujets de discussion ne manqueront pas. Hausse du prix des intrants, marché des céréales et gestion du risque, recrutement, bilan C, future Pac, réchauffement climatique… ou comment afficher sérénité et projets dans une actualité agricole chahutée.

Prise de pouls avant le début des assemblées générales
Prise de pouls avant le début des assemblées générales

Cette semaine signe le début des assemblées générales de la plupart des coopératives. Les assemblées de section ou de groupements ont déjà débuté, comme chez Cavac le 9 novembre avec Volinéo, la filière volailles, ou chez Oxyane, dès le 17 novembre. L’heure pour les équipes de direction de rencontrer les adhérents, de faire le point sur l’exercice passé, de se projeter sur la campagne à venir, de rassembler autour de projets communs.

Les partenariats ont le vent en poupe

Cette année, plus encore que les autres, toutes les filières ne sont pas logées à la même enseigne. C’est le cas notamment dans le grand Ouest. « Si pour les grandes cultures, le bilan est plutôt positif avec des prix de vente porteurs, y compris pour la prochaine campagne, la situation est plus compliquée pour l’activité canards gras, explique Philippe Sommer, délégué régional pour la Coopération agricole Nouvelle Aquitaine. Le projet annoncé en octobre entre Maïsadour et Euralis prend tout son sens. Je pense que d’autres partenariats devraient voir le jour, autour de la protéine notamment, en rapprochant filières viande et céréales. Les coopératives souhaitent de plus en plus se retrouver autour de projets communs, porteurs de valeur ajoutée. »

Gestion du risque, assolement du printemps

Si la volatilité des prix, et avec elle, la couverture du risque, devrait être évoquée, la question des semis de printemps ne devrait pas être oubliée. Quelles cultures implanter ? Pour quel débouché ? À quel prix ? Y aura-t-il assez de semences ? « La progression du tournesol, moins gourmand en intrants, peut effectivement être une solution pour les agriculteurs à l’heure où le prix des engrais flambe et leur disponibilité est incertaine, précise Christophe Vaurs, délégué régional de la Coopération agricole pour la région Centre. Mais dans notre secteur, cette stratégie pose certaines contraintes aux OS. Ces dernières années, les silos ont été restructurés et ne sont pas tous équipés pour sécher et stocker les tournesols dans de bonnes conditions. Avec à la clé, un risque de voir se dégrader la qualité de la collecte. Sans compter que nous manquons de camions de proximité pour assurer la logistique de transport entre les sites de stockage et de séchage ! »

Recrutement, Pac, bas carbone, eau…

Autre point prégnant pour bon nombre de dirigeants, le recrutement ! « Celui-ci s’avère beaucoup plus complexe depuis le printemps dernier, confirme Christian Cordonnier, le directeur général de Terre Atlantique. Nous n’avons toujours pas réussi à recruter l’entièreté des équipes temporaires suffisantes pour la campagne d’automne hiver à la station de semences : du jamais vu depuis 10 ans… »

Parmi les autres sujets qui pourraient animer les échanges lors des assemblées générales à venir : le réchauffement climatique, le bas carbone, la future Pac… « Dans un an, les agriculteurs devront avoir établi leur stratégie par rapport aux écorégimes, poursuit Philippe Sommer. L’enjeu pour les coopératives est de les accompagner au mieux dans leur choix. Dans notre région, et notamment en Poitou-Charentes, la question de l’eau risque aussi de cristalliser les discussions. La destruction de la bassine de Mauzé-sur-le-Mignon début novembre n’a fait que raviver les tensions. »

Sérénité chez Sèvre-et-Belle

Chez Sèvre-et-Belle, dans les Deux-Sèvres, à quelques jours de l’assemblée générale programmée le 26 novembre, le directeur, Matthieu Guiho, se dit « serein ». Une première pour lui en solo ! Car pour l’assemblée générale de novembre 2020, Médéric Brunet, l’ancien directeur, était encore à ses côtés. « Même si reprendre le flambeau après Médéric n’est pas une mince affaire, cette année s’est bien passée, confie-t-il. La récolte 2021 fut bonne, en quantité et en qualité, avec des prix porteurs. Bien sûr, l’envolée du coût des engrais devrait animer les conversations mais le prix de vente des céréales pour la prochaine récolte rassure. Quant au bilan de l’exercice 2020/21, résultant de la récolte 2020, il est en légère progression, à 30 M€. Une stabilité financière qui devrait conforter nos adhérents ».