Unéal propose un accompagnement en agronomie via son Club Cultures

Si Unéal a choisi la vente des produits phytopharmaceutiques, la coopérative du groupe Advitam ne souhaite pas renoncer à son expertise en conseil, plébiscitée par plus de 80 % des adhérents, selon une enquête interne. C’est pourquoi, depuis 18 mois, elle a entamé une restructuration de ses services agronomiques et une meilleure définition de ses activités d’accompagnement.

Elle vient de présenter Club Cultures, une offre d’accompagnement en agronomie, qui ne pourra pas se substituer au contrôle stratégique, obligatoire deux fois par période de cinq ans. Quatre packs sont proposés à l’agriculteur. Sur les 6000 adhérents que compte la coopérative, 2800 ont fait le choix d’adhérer à l’un de ces packs. Le taux de renouvellement, après un an, était de 95 % et une partie des adhérents a fait le choix de monter en gamme,  en souscrivant à des packs plus complets.

“Au bout du champ” ou rencontres thématiques

Les accompagnements prévus par les packs concernent des rendez-vous “au bout du champ” et des rencontres thématiques. Les rendez-vous “au bout du champ”, cinq au moins par an, sont des moments d’échanges entre l’adhérent et un technicien, pour évaluer les enjeux liés à l’exploitation, et apporter des conseils agronomiques. Des rencontres thématiques collectives sont organisées à distance ou en présentiel pour permettre aux agriculteurs de se renseigner sur des pratiques (HVE, agriculture biologique, désherbage mécanique) ou des filières (“Réussir son colza autrement”, “Comment améliorer la qualité des blés” ?). “Le club mutualise les savoir-faire" a indiqué Hélène Merlin, responsable du service agronomique.

D’autres initiatives sont en cours, comme le lancement d’un quatrième GIEE au sein de la coopérative, l’expérimentation de systèmes de culture avec le projet Optim’yst, le test d’un OAD sur la cercosporiose de la betterave avec Wanaka, entreprise spécialisée dans l’agriculture de précision…

Une stratégie plus agronomique

La stratégie d’Unéal n’est pas de reproduire le conseil qui était auparavant délivré pour permettre la commande de produits phytosanitaires, mais d’engager de nouvelles pratiques et d’accompagner les adhérents vers une baisse de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. “Nous sommes dans une réelle mutation agricole, on va revenir aux fondamentaux de l’agriculture, et aux fondamentaux de la coopérative, a déclaré Nicolas Debrabant, vice-président de la coopérative. Les enjeux auxquels nous faisons face nous obligent à accélérer sur certains sujets pour amener les agricultures vers un modèle plus vertueux.”

Le nouveau bureau, élu en décembre 2020, se place dans la continuité du précédent. “Nous allons ajouter notre grain de sel, une touche agronomique plus forte”, a indiqué Nicolas Debrabant. Par ailleurs, la précédente stratégie d’entreprise touche à son terme en 2023. Le conseil d’administration de la coopérative a d’ores et déjà commencé à élaborer les contours d’une future stratégie faisant la part belle aux alternatives aux phytosanitaires. La question de la captation du carbone devrait également être au cœur de l’approche, Unéal ayant déjà échangé avec des industriels souhaitant s’engager dans cette voie.

Quatre formules différentes 

• Le pack Modulo, appliqué par défaut aux adhérents ne souhaitant pas de recommandations spécifiques
• Le pack Expertise qui permet l’accompagnement par un technicien conseil et un suivi des cultures
• Le pack Expertise + offrant un accompagnement sur la fertilisation d’un point de vue agronomique ou le pack
• Le pack Expertise réglementaire qui propose un accompagnement complet sur le plan agronomique et administratif : dossier pac, registre phytosanitaire, plan de fumure Epicles, déclaration Telepac…
• Les tarifs varient en fonction de l’offre et de la superficie de l’exploitation : de 300 euros par an pour le pack Expertise, pour une exploitation de moins de 30 ha, à 3200 euros par an pour le pack Expertise réglementaire pour une exploitation de plus de 100 ha. Le pack Expertise + est offert pendant deux ans aux agriculteurs de moins de 40 ans installés depuis moins de cinq ans. L’ensemble des souscriptions a rapporté 3,5 millions d’euros à la coopérative, qui avait vu son budget baisser de 6 millions d’euros l’année dernière, après avoir choisi de baisser ses tarifs de produits phytosanitaires de 10 %.