De petits bémols derrière la dynamique de la filière bio en Nouvelle Aquitaine
Le
Deuxième région de France en nombre d’exploitations et surfaces exploitées en bio, la Nouvelle Aquitaine affiche des chiffres positifs pour la filière AB. Lors d’un webinaire, le 13 octobre, Bio Nouvelle Aquitaine a fait le point sur une dynamique pourtant légèrement ralentie depuis deux ans.
À l’approche du Mois de la bio en Nouvelle Aquitaine, événement organisé en novembre prochain, les acteurs de la filière AB régionale proposaient un webinaire, ce 13 octobre. Les chiffres régionaux sont plutôt positifs : avec 8 800 fermes et plus de 360 000 hectares en bio, la Nouvelle-Aquitaine se situe comme la deuxième région de France sur ces deux indicateurs. Mais une analyse plus tendancielle révèle certains bémols, également notables au niveau national.
Des engagements qui reculent depuis deux ans
Les installations s’avèrent ainsi moins dynamiques qu’en 2021. Seuls 570 nouveaux engagements dans l’AB sont recensés pour le moment sur 2022, contre 908 l’an passé à la même époque. « La viticulture et les grandes cultures sont les plus concernées par ce recul. Nous notons aussi que si les conversions de producteurs déjà actifs en conventionnels ralentissent, le rythme d’installations d’agriculteurs directement en bio ne ralentit pas », précise Sylvie Dulong, présidente de Bio Nouvelle Aquitaine, antenne régionale de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab).
Pac et DJA, un flou qui fait hésiter les producteurs
Selon elle, le flou qui a régné sur la Pac, jusqu’au mois de juillet, a contribué à faire hésiter les agriculteurs. « Le PSN est désormais validé, le cadre pour le bio est fixé, et dès septembre nous avons senti le retour d’un frémissement », explique Sylvie Dulong. De plus, la Nouvelle Aquitaine n’a pas définitivement gravé dans le marbre les dotations jeunes agriculteurs, DJA, pour 2023. « Il y aura bien des bonifications pour le bio, mais rien n’est acté dans le détail », glisse la présidente de Bio Nouvelle-Aquitaine. Elle estime que le moment venu, cette clarification sera également de nature à encourager les conversions.
Déconversions en hausse en Nouvelle Aquitaine
Concernant les déconversions, phénomène qui a également fait parler ces derniers mois, les chiffres révèlent une augmentation. « En 2020, 5 % des fermes bio ont quitté le label, en 2021 c’était 1 % de plus, et cela va encore augmenter en 2022 », détaille Sylvie Dulong. Une partie importante de ces arrêts correspondent à des retraites ou changements de carrière. Environ 40 % concernent des exploitants réaiguillés vers le conventionnel. « En majorité, ce sont des conversions récentes, motivées par le critère économique, et donc des retours en arrière dictés par le recul du marché », analyse Sylvie Dulong.
Mois de la bio en Nouvelle-Aquitaine, des thématiques par filières
Le Mois de la bio est l’occasion, pour les professionnels, d’échanger sur les défis techniques et enjeux propres à leurs filières. Le webinaire du 13 octobre a permis de mettre en avant les sujets qui seront abordés tout au long du mois de novembre. Pour la viticulture, dont 14 % des surfaces sont exploitées en bio, c’est la diversification ou l’agroforesterie qui alimenteront les débats. En grandes cultures (8 % de la SAU en bio), il sera question de fertilisation et de l’émergence de filières soja, moutarde et lin bio. Pour les légumes (20 % de la SAU en bio), la sécurisation économique des fermes sera abordée, tandis qu’un point sur les impasses techniques est organisé pour les arboriculteurs (16 % de la SAU en bio). Enfin, pour les élevages, l’enjeu de l’autonomie en protéines et en fourrages sera débattu.
Découvrir le programme complet du Mois de la bio en Nouvelle Aquitaine.