François Cholat, président du Snia, « protéines animales transformées, en cas d’obstacles, nous ne forcerons pas les choses »
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La Commission européenne s’est prononcée en faveur de la réintroduction des protéines animales transformées dans les élevages. Une voie à laquelle ne s’oppose pas le Syndicat national des industries de la nutrition animale, Snia, qui soulève néanmoins plusieurs contraintes. « En France, peu d’usines sont spécialisées sur une espèce animale, explique le président du syndicat, François Cholat. Nous avons déjà l’habitude de séparer des productions, comme c’est le cas avec les produits OGM et non-OGM. Ce ne serait pas impossible de faire de même avec les PAT, et s’il faut le faire, nous nous adapterons. Mais cela nécessiterait une organisation un peu coûteuse et une restructuration de certaines usines, qui pourrait nous mettre en position de concurrence défavorable face à des pays très spécialisés, comme l’Espagne. Par ailleurs, de nombreux cahiers des charges en production animale imposent l’usage de matières premières uniquement végétales. » Si des travaux sont en cours pour étudier l’impact et les conditions de la réintroduction des PAT dans les élevages, le Snia reste néanmoins prudent sur le sujet. Il assure ne pas vouloir faire de cet enjeu un cheval de bataille. « Un travail de concertation est nécessaire au sein des filières. Ce n’est pas à nous, fabricants d’aliments, de convaincre. Nous apporterons notre expertise pour éclairer le débat. S’il y a des obstacles à leur utilisation, nous ne forcerons pas les choses. »