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« Le chanvre, un vrai puits de carbone sur un temps long », Franck Barbier, président d’Interchanvre

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©Snezana Gerbault - © D.R.
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La filière chanvre veut faire connaître et valoriser le potentiel de stockage de carbone des 20 000 hectares couverts par la culture, en France. Pour cela, l’interprofession dédiée, Interchanvre, avait missionné l’Inrae, l’été dernier, pour réaliser un rapport sur la question. Les résultats de l’étude n’ont néanmoins pas été jugés pertinents par l’interprofession, la méthodologie utilisée étant prévue pour les grandes cultures. « Nous ne sommes pas pleinement satisfaits, reconnaît Franck Barbier, le président d’Interchanvre. S’il est conduit d’une façon qui convient pour limiter les interventions et le travail du sol intensif, le chanvre stocke près de 15 tonnes de CO2/ha. La séquestration permise par le chanvre est très longue, nous sommes un vrai puit de carbone, à la différence des autres cultures à usage alimentaire. Le carbone stocké par le chanvre utilisé dans des matériaux pour les secteurs de l’automobile, du textile ou de la plasturgie, est bien plus long. Cela peut aller de 10 à 100 ans dans le cas du bâtiment. » Des études complémentaires sont en cours pour chiffrer de manière plus précise le potentiel de séquestration du chanvre. Des résultats sont attendus pour avant l’été. La mise en place de fermes pilotes, évoquée en amont de la réalisation de l’étude de l’Inrae, n’est pas, pour l’heure, privilégiée.