La luzerne déshydratée veut faire reconnaître ses efforts sur le carbone
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La luzerne améliore son bilan carbone et celui sur l’énergie devient positif, comme le montrent les résultats de l’Inrae publiés le 23 novembre par la Coopération agricole luzerne déshydratée. Après une année noire au niveau de la productivité, la filière espère réussir à valoriser économiquement ses efforts.
En 2019, la filière de la luzerne déshydratée a réduit de 70 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2005. Un résultat dont s’est félicitée la Coopération agricole luzerne déshydratée (LD) lors d’un point le 23 novembre. Avec l’Inrae, la structure a réactualisé son bilan sur sa consommation en énergie et son empreinte carbone pour la période 2006 - 2009. Alors que la filière est perçue comme énergivore, elle entend démontrer scientifiquement qu’elle « est un bon élève », selon les termes d’Eric Guillemot, directeur de la Coopération agricole luzerne déshydratée. Les résultats vont dans son sens.
391 kg de carbone stockés
Ils montrent que pour produire une tonne de LD, il faut désormais 3,8 Giga Joules et 155 kilogrammes de carbone, contre 9,2 GJ et 315 kg de C en 2006-2007. Le bilan énergétique affiche désormais un solde positif net de 1,2 GJ par tonne de produit fini alors qu’il était négatif de -3,6 GJ en 2006-2007. Chaque tonne déshydratée produite permet désormais de stocker 391 kg de carbone, contre 218 en 2006. « Sur la période 2018-2019, la filière luzerne déshydratée a ainsi contribué à l’effort national de réduction des gaz à effet de serre en stockant 1,15 million de tonnes de CO2 », indique la structure.
Ces progrès ont été permis par le développement du préfanage au champ qui diminue l’humidité de la luzerne avant son entrée en usine. « En économisant cinq points d’humidité, nous réduisons de 20 % la consommation en énergie », poursuit Eric Guillemot. Le bilan s’est aussi amélioré grâce à la substitution du charbon par des énergies renouvelables comme le bois et le miscanthus. Mais aussi par le développement de process à plus basse température.
« Nos coûts de production ont augmenté »
Reste que tout cela à un coût. La filière a dû investir dans des équipements qui ont réduit sa compétitivité, « sans que cela ne rapporte ». « Nos coûts de production ont augmenté », insiste Eric Guillemot. La structure cherche désormais à valoriser économiquement ses efforts sur le carbone, notamment via le label bas-carbone ou des contrats de gré à gré avec des industriels. D’autant que la récolte 2020 est en baisse de 17 %. « Nous n’avions jamais connu cela, c’est une année noire », déplore le directeur de la Coopération agricole luzerne déshydratée. Cette dernière espère que Bruxelles reconnaîtra les bienfaits de la luzerne dans les ecoschemes, et qu’ils seront retranscrits dans le plan stratégique national. Elle compte également sur le plan protéines qui devait être dévoilé dans les prochains jours.
Les données recueillies seront intégrées à la base de données Agribalyse pour mettre à jour l’inventaire de cycle de vie de la luzerne déshydratée. Une première reconnaissance.