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Le GIE CRC veut monter en puissance sur la traçabilité et le marché carbone

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À l’occasion du Salon de l’agriculture, le GIE CRC a présenté, le 1er mars, son outil de traçabilité basé sur la blockchain, Traça-blé. Des discussions vont débuter auprès d’un groupe pilote d’adhérents pour le finaliser en fonction de leurs attentes. La filière indique par ailleurs vouloir créer une place de marché pour échanger des crédits carbone, qui pourrait à terme dépasser le cadre du GIE.

Maxime Michelot, chef de projet agroalimentaire chez CrystalChain ; Anne Pigeyre, responsable traçab - © D.R.
Maxime Michelot, chef de projet agroalimentaire chez CrystalChain ; Anne Pigeyre, responsable traçab - © D.R.

Après un premier projet pilote mené sur le blé en partenariat avec Intercéréales en 2019, le GIE CRC souhaite désormais prendre son indépendance sur le sujet de la traçabilité. C’est ce qu’a expliqué le directeur général de la filière, Marc Bonnet, lors d’une conférence organisée le 1er mars au Salon de l’agriculture. « Cela nous a semblé important d’aller plus loin, pour notamment anticiper les contraintes à venir sur l’affichage environnemental, explique-t-il. Nous avons une feuille de route précise, nous souhaitons désormais répondre aux besoins concrets de nos adhérents, pour que cet outil leur soit utile. » Ce dernier, nommé Traça-blé, repose sur la technologie de la blockchain et a déjà reçu la labellisation de Vegepolys Valley. L’entreprise Crystalchain est partenaire de son développement.

Traça-blé opérationnel en septembre prochain

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Le GIE CRC veut monter en puissance sur la traçabilité et le marché carbone - © D.R.
Le GIE CRC veut monter en puissance sur la traçabilité et le marché carbone - © D.R.

Anne Pigeyre est en charge du déploiement de l’outil Traça-blé au sein du GIE CRC. Elle a rejoint l’organisation mi-février. Elle était jusqu’alors responsable marketing sur les projets digitaux chez Axéréal.[/caption]

Un premier démonstrateur a été mis en place avec la Tricherie, la meunerie Axiane et la baguette C’est qui le patron ?. Une dizaine d’adhérents a déjà manifesté son intérêt pour la démarche. Dès le mois prochain, ces derniers seront consultés pour identifier les critères de traçabilité attendus par la filière. « Notre objectif est que l’outil soit opérationnel pour fin août, début septembre », explique Anne Pigeyre, en charge du déploiement de l’outil. Un calendrier que confirme Marc Bonnet. « Nous souhaitons que le déploiement de cette solution soit le plus rapide possible, les premiers adhérents engagés doivent montrer l’exemple. » Si pour l’heure l’outil est focalisé sur le blé, l’objectif affiché est de l’étendre à d’autres céréales et oléoprotéagineux suivant le cahier des charges CRC. L’outil sera payant et devrait prendre la forme d’un abonnement. « Ce coût me semble dérisoire, mais à nous de faire la preuve de l’utilité de l’outil », glisse Marc Bonnet.

Une place de marché carbone à venir

La traçabilité n’est cependant pas le seul sujet sur lequel le GIE CRC se projette. Suivant une tendance désormais bien marquée dans le secteur agricole, la filière envisage de créer, à horizon 2024/2025, une place de marché pour l’échange de crédits carbone. « Notre ambition est d’engager l’ensemble de la filière CRC, soit aujourd’hui 100 000 hectares, mais aussi les céréales et oléoprotéagineux produits et transformés en France, à destination de l’alimentation humaine, donc 850 000 hectares supplémentaires », indique Marc Bonnet. Selon ce dernier, le conseil d’administration devrait prochainement valider le projet et le fait d’avoir recours à des financeurs extérieurs à la filière. Une étude de marché doit être rendue ces jours-ci à BPIFrance en vue d’obtenir des financements. À terme, la démarche pourrait même s’étendre au-delà du GIE. « L’idée serait d’avoir une place de marché ouverte en marque blanche pour d’autres filières », confirme Marc Bonnet.

Une certification carbone CRC envisagée

Le projet n’en est néanmoins qu’à ses balbutiements, et ses contours doivent encore être définis. En ce qui concerne le canal de certification des crédits carbone, Marc Bonnet se dit séduit par l’idée de créer une certification CRC. « Nous avons la légitimité à le faire, la probabilité que ce soit la voie choisie est assez haute », assure le directeur général de la filière, qui suivra également avec intérêt la présentation, pendant le SIA, de la plateforme analogue portée par la FNSEA.