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Bio, le « label Fnab » est sur les rails

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Pour aller plus loin que le cahier des charges bio européen, la Fnab propose désormais son propre référentiel, basé sur trois familles d’exigences : équitable, biodiversité, social. Les contours de ce dernier pilier ont été présentés le 15 février, ainsi qu’un premier objectif : engager 300 fermes d’ici à fin 2022.

Bio, le « label Fnab » est sur les rails
Bio, le « label Fnab » est sur les rails

La Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) avance, dans son projet de proposer aux agriculteurs français un label plus exigeant que le cahier des charges bio européen. Comme son président, Philippe Camburet, le confiait à Référence agro à l’automne, ce label est articulé autour de trois piliers : commerce équitable, biodiversité, social. Son nom a été dévoilé le 15 février lors d’un webinaire, il s’agira tout simplement de « Label Fnab ».

Neuf critères sociaux pour le Label Fnab

Le webinaire était l’occasion d’un focus sur le pilier social du label, lui-même basé sur neuf critères liés aux conditions de travail des agriculteurs (voir plus bas). La Fnab a mobilisé un groupe de travail tout au long de 2021 pour aboutir à ce résultat. Elle a également consulté des spécialistes extérieurs, notamment la CFDT. « Nous avons interrogé des hommes et des femmes, des exploitants et des salariés, issus de toutes les filières et de toutes les tailles d’exploitation, affirme Stéphanie Pageot, en charge du projet à la Fnab. Nous voulons éviter que ce label ne concerne pas tous les secteurs, ou soit plus accessible à certains. » Elle pose l’objectif d’engager 300 fermes d’ici à la fin 2022, sachant que les critères sont à cocher progressivement, sur cinq ans.

Démarche à intégrer aux audits classiques du bio

Le pilier « équitable » est le plus avancé, avec des travaux lancés dès 2020. Celui sur la biodiversité sera présenté lors d’un autre webinaire, le 22 février. Le Label Fnab est réservé aux adhérents de la Fnab. Le syndicat est actuellement en train de discuter avec Ecocert pour que les contrôles soient intégrés aux audits classiques pour l’AB. « Nous voulons faciliter l’implication des producteurs, et donc éviter des démarche en plus », affirme Philippe Camburet. La Fnab veut également limiter les coûts supplémentaires, pour les exploitations, à 100 € par an.

Reconquérir le consommateur

La Fnab est également engagée dans un tour de table institutionnel : le label a été présenté tout récemment au ministère de l’Agriculture, ainsi qu’à la MSA. Sans oublier le consommateur. Interpellé par certains participants sur la multiplication des étiquettes, le président de la Fnab a réagi : « Il est évident qu'il faut être clair pour le consommateur. Nous avons prévu de communiquer, un logo existe, et nous ferons ce qu’il faut pour expliquer nos exigences. » Il espère même que ce label « bio amélioré » apportera une réponse aux consommateurs qui se sont détournés du bio récemment au profit d’autres signatures. Sur ce sujet, Christophe Osmont, référent de la brique « sociale » du label, assume la possibilité que le Label Fnab puisse déprécier, indirectement, le bio traditionnel, tout en rappelant :« Nous proposons plus, ou mieux, ce qui ne veut pas dire que le label AB n’est pas légitime en soi. »

Les neuf critères sociaux du Label Fnab :

  • Démarche de formation à l’approche du prix de revient et à la rentabilité de la ferme ;
  • Formation des chefs d’exploitation au rôle d’employeur ;
  • Formation continue des salariés (2 jours tous les 2 ans) ;
  • Exclusion du statut de conjoint(e) collaborateur(trice) ;
  • Encadrement de l’accueil des stagiaires et woofeurs ;
  • Interdiction du recours à la main d’œuvre étrangère sous statut de travailleur détaché ;
  • Obligation d’information des salariés ;
  • Consultation des salariés sur les questions d’organisation du travail ;
  • Rémunération « mieux disante » des salariés