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Affichage environnemental, les systèmes extensifs se rebiffent

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L’institut technique de l’agriculture biologique, Itab, et l’interprofession élevage et viande, Interbev, ont annoncé le 7 avril avoir chacun déposé un projet d’affichage environnemental, dans le cadre de l’expérimentation gouvernementale, afin de mieux prendre en compte les bénéfices environnementaux des systèmes extensifs.

Affichage environnemental, les systèmes extensifs se rebiffent
Affichage environnemental, les systèmes extensifs se rebiffent

Ne pas laisser se construire un affichage environnemental incompréhensible pour le consommateur et qui favorise l’intensification des pratiques agricoles. Voici l’objectif de la prise de position de douze structures dont le Synabio* le 7 avril quant à l’expérimentation engagée par le Gouvernement pour définir, d’ici à fin 2021, un affichage environnemental destiné aux produits alimentaires, en application de la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à l’économie circulaire. Suite à la publication de la base de données Agribalyse, l’Institut technique de l’agriculture biologique, Itab, avait fortement critiqué l’utilisation de l’analyse de cycle de vie dans le cadre de l’affichage : l’institut estimait qu’il favorisait les systèmes intensifs. Sur l’impulsion de l’Itab, les douze partenaires ont donc déposé le 15 mars un projet d’affichage dans le cadre de l’expérimentation gouvernementale.

Une question de lisibilité pour le consommateur

“Le consommateur a confiance en l’affichage, il ne faut pas le perdre, explique Joanna Trouchaud, chargée de communication pour le Synabio. L’expérimentation n’est pas terminée que d’autres acteurs ont déjà diffusé leur propre score environnemental, comme Yuka par exemple. Au vu des différences de méthodes, et du fait que l’ACV, telle qu’elle est utilisée aujourd’hui, ne privilégie pas les systèmes extensifs, l’affichage pourrait au final tromper le consommateur sur le réel impact environnemental du produit qu’il achète.”

Biodiversité, pesticides et stockage de carbone

Le projet de l’Itab et de ses partenaires cible en priorité les indicateurs concernant la biodiversité, l’impact des pesticides sur la santé humaine et les écosystèmes, l’impact carbone et notamment le stockage du carbone dans les sols, ainsi que l’impact en matière de bien-être animal, l’accès plein air, ou encore l’usage des antibiotiques…Le choix du format d’affichage sera également abordé. 

Favoriser les systèmes extensifs et le local

Le Synabio n’est pas le seul acteur à intégrer l’expérimentation de l’Etat pour favoriser une meilleure prise en compte des systèmes extensifs dans l’affichage environnemental. L’interprofession bétail et viandes, Interbev, a communiqué le 7 avril également sur son projet d’affichage. “Ce sont deux projets différents mais qui partagent certains objectifs en particulier valoriser les impacts positifs des systèmes extensifs”, complète la chargée de communication.

Le Synabio demande en parallèle une prolongation de la durée d’expérimentation, “pour respecter le cadre des 18 mois inscrit dans la loi, précise Joanna Trouchaud, car des modifications importantes de la base de données Agribalyse ont été effectuées en janvier 2021, ce qui laisse peu de temps aux instituts techniques”.

 

*Les douze partenaires sont 

Affichage environnemental, les systèmes extensifs se rebiffent - © D.R.
Affichage environnemental, les systèmes extensifs se rebiffent - © D.R.