SIA 2023, Élisabeth Borne annonce un plan Écophyto 2030 pour l’été
Le | Politique
En visite au Salon de l’agriculture, le 27 février 2023, Élisabeth Borne a affirmé souhaiter qu’une nouvelle stratégie nationale sur les produits phytosanitaires soit construite d’ici à l’été. A l’occasion d’une table ronde sur la planification écologique, la Première ministre a précisé les étapes prévues, au cours des prochains mois, pour mettre sur pied ce plan Écophyto 2030.
Deux jours après la visite, par Emmanuel Macron, du Salon de l’agriculture, c’était au tour de la Première ministre de se prêter au jeu du bain de foule et des rencontres avec les représentants des organisations agricoles. Élisabeth Borne était particulièrement attendue, l’Elysée ayant indiqué en amont de l’événement que celle-ci devait faire des annonces au sujet des produits phytosanitaires. A l’occasion d’une table ronde sur la planification écologique, la Première ministre a en effet listé les étapes prévues, d’ici à l’été, pour aboutir à « une nouvelle stratégie nationale sur les produits phytosanitaires et la protection des cultures », dénommé plan Écophyto 2030. Si l’augmentation des fonds dédiés à cette stratégie est promise, son ampleur n’est pas détaillée.
« Je souhaite lancer un plan de développement d’alternatives pour les produits phytosanitaires les plus importants, appelés à être retirés du marché lors des prochaines années », indique-t-elle en préambule. Pour cela, Élisabeth Borne souhaite, que d’ici à l’été, la liste des 250 substances en cours de réexamen soit analysée, pour déterminer celles étant le plus à risque d’être interdites prochainement.
Mobiliser les fabricants de produits phytosanitaires
Pour mener à bien cette ambition, la Première ministre appelle les recherches publique et privée à se mobiliser. Des « engagements clairs » sont attendus de la part des instituts techniques et des fabricants de phytosanitaires dans leur feuille de route respective des prochaines années, d’ici à l’été prochain. « [Elles] doivent se mobiliser pour développer les bonnes solutions pour les agriculteurs, et pas uniquement défendre leurs produits déjà sur le marché », demande Élisabeth Borne en faisant référence aux firmes phytosanitaires, soulignant leurs « budgets de recherche sans comparaison ». Elle s’exprime également en faveur du renforcement les moyens pour l’agriculture biologique.
Développer un conseil adapté
Dernier axe prôné par la Première ministre, avec l’anticipation et l’innovation : l’accompagnement. Cela passe notamment par un conseil performant, en l’absence duquel « l’innovation reste en laboratoire ». Élisabeth Borne explique vouloir que les discussions en cours autour du projet de loi d’orientation et d’avenir « permettent de faire émerger des propositions concrètes [pour] développer une offre de conseil individuel et stratégique adaptée ». Elle promet également un accompagnement de l’État. Des rencontres entre les parties prenantes et Marc Fesneau seraient ainsi prévues toutes les deux semaines.
Se caler sur le calendrier européen pour éviter les distorsions de concurrence
L’attitude avant-gardiste de la France, au niveau de l’UE, sur le sujet des produits phytosanitaires étant une source d’inquiétude dans les exploitations, la Première ministre a conclu son discours en assurant que, désormais, la France respecterait le calendrier européen. « Nous ne créerons aucune distorsion de réglementation pour nos producteurs, sauf en cas de force majeure, quand la santé publique est menacée », assure-t-elle. Élisabeth Borne indique enfin que la France va poursuivre ses efforts pour qu’une mesure miroir soit créée dans le règlement Sur.