Bien-être animal, CIWF estime que le gouvernement ne tient pas ses promesses
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Pour CIWF, l’action du gouvernement en faveur du bien-être animal dans les élevages va dans le bon sens, mais reste insuffisante. Broyage des poussins, référents « bien-être animal » dans les élevages, castration à vif des porcelets ou encore fin des élevages en cage : pour Référence agro, la responsable communication de l’ONG fait le point.
Lors de sa conférence de rentrée, le ministre de l’Agriculture a exprimé sa satisfaction de voir avancer l’action du Gouvernement concernant le bien-être animal dans les élevages. Une posture qui fait tiquer CIWF, pour qui le bilan effectif du quinquennat Macron est très maigre, même si elle juge positive la montée en puissance du dossier bien-être animal. Contactée par Référence Agro, la responsable communication et média de l’ONG, Laetitia Dinault, reprend point par point les éléments du discours de Julien Denormandie.
Interdiction de broyer les poussins, encore attendue
L’interdiction du broyage des poussins a été évoquée par le ministre comme une avancée effective depuis le 1er janvier. « L’arrêté est encore attendu alors qu’un cadre législatif a été promis il y a déjà deux ans », proteste Laetitia Dinault. Les précisions à apporter portent notamment sur les techniques d’ovosexage à utiliser et la date d’application effective de l’interdiction. « La filière explique que l’ovosexage pourra se mettre en place courant 2022 pour les poules pondeuses, et en 2025 pour les canards, précise la responsable communication et média. Au-delà du délai qui semble être repoussé chaque jour, nous regrettons que la solution des souches duales soit totalement hors radars. » Ces races de poules sont performantes pour les filières « chaire » et « œufs », bien que moins rentables que les races spécialisées. CIWF appelle à un accompagnement de leur déploiement.
CIWF déçue au sujet des référents « bien-être animal »
Concernant les référents « bien-être animal » dans les élevages, l’ONG trouve la mesure moins efficace que ce qu’elle promet. « Une formation généraliste, bien que non-spécifique à chaque filière, peut être utile, en soi. Mais elle ne fait pas de l’éleveur, ou d’un de ses salariés, un véritable référent qui pourrait signaler des manquements, par exemple. Le référent n’a ici aucune responsabilité », regrette Laetitia Dinault.
Au sujet de l’interdiction de la castration à vif des porcelets, appliquée depuis le 1er janvier, CIWF estime que la prise en charge de la douleur désormais imposée aux éleveurs est « en réalité relativement inefficace ». Pour la responsable communication et média de l’ONG, « la prise en charge de la douleur pendant l’intervention et la durée des analgésiques prévus après l’intervention se sont pas suffisantes, et ces manipulations restent très stressantes pour l’animal. Le vrai sujet est selon nous le maintien de la castration. Les alternatives existent et sont profitables aux éleveurs ! »
Fin des cages, le décret attaqué devant le Conseil d’État
Enfin, CIWF est déterminée à intenter un recours devant le Conseil d’État avec d’autres ONG, dont l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA). Son objet ? Le décret, publié fin 2021, concernant la sortie des élevages de volailles en cage à horizon fin 2022. « Les promesses d’Emmanuel Macron sur les poules en cages ont été sans cesse revues à la baisse, déplore Laetita Dinault. Aujourd’hui, le décret ne concerne plus que les bâtiments d’élevage qui seraient agrandis à l’occasion d’une rénovation. Les cages restent autorisées dans tous les autres cas. Nous ne comprenons pas cet immobilisme, alors même que certains acteurs des filières semblent déterminés à avancer. Avec ce décret, le Gouvernement réaffirme en réalité sa volonté que la France conserve sa capacité de produire des œufs de poules en cage. »