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Présidence de l’UE, Pac, eau et France 2030, Denormandie liste ses priorités pour les trois prochains mois

Le | Politique

Alors que la France vient de prendre la présidence de l’UE pour un semestre et que les élections présidentielles approchent, Julien Denormandie a dressé un premier bilan de son mandat et précisé ses priorités pour les trois prochains mois, lors de sa conférence de presse de rentrée, le 4 janvier.

Présidence de l’UE, Pac, eau et France 2030, Denormandie liste ses priorités pour les trois prochains mois
Présidence de l’UE, Pac, eau et France 2030, Denormandie liste ses priorités pour les trois prochains mois

« Je me battrai jusqu’au dernier quart d’heure ». Lors de sa conférence de presse de rentrée, le 4 décembre, Julien Denormandie, a listé ses priorités pour ses derniers mois de fonction en tant que ministre de l’Agriculture. L’agenda de ce dernier sera bien chargé, la France assumant la présidence de l’Union européenne depuis le 1er janvier 2022, pour six mois. Il tiendra son premier conseil des ministres européens de l’agriculture, le 17 janvier. « L’objectif est de créer un momentum politique pour figer l’idée de réciprocité des normes, ce qui était encore impossible il y a quelques années », explique Julien Denormandie. Pour cela, ce dernier liste les outils des préférences tarifaires, des clauses miroirs et de la révision de la directive SUD, pour y inclure notamment les limites maximales de résidus (LMR). Le ministre souhaite également accélérer sur le sujet du carbone. Un « grand événement », réunissant les acteurs du carbone français sera ainsi organisé le 1er février.

Le ministre défend le PSN français

Autre sujet de taille à l’échelle européenne : la réforme de la Pac. La France a transmis à la Commission européenne, le 23 décembre, son plan stratégique national. Selon le ministre, seule une quinzaine de pays ont respecté l’échéance du 31 décembre. La Commission européenne doit désormais faire son retour dans un délai de trois mois environ. Invité à réagir sur les différentes critiques formulées à l’encontre de l’ambition environnementale du PSN, par des ONG ou l’Autorité environnementale, Julien Denormandie a défendu « un très bon PSN, ambitieux et réaliste ». Et de compléter : « Selon le JRC, la Pac va tellement loin en terme de transition que la production pourrait baisser. Nous devons trouver un bon équilibre. C’est un non-sens de vouloir compenser des baisses d’émissions par des importations. »

Par ailleurs, en ce qui concerne la révision en cours du référentiel HVE, une des voies d’accès aux éco-régimes, le ministre n’a pas donné plus de détails, indiquant seulement que cela devrait être finalisé pour le déploiement de la prochaine Pac, au 1er janvier 2023.

Varenne de l’eau, France 2030 et origine des viandes au niveau national

Au niveau national, le ministre a listé cinq priorités pour la fin de son mandat. Parmi elles figurent la poursuite de l’adaptation de l’agriculture au changement climatique, qui s’incarne notamment au niveau politique dans le Varenne de l’eau. Les résultats de l’axe 2 ont été présentés en fin d’année dernière et ceux de l’axe 1 ont débouché sur un projet de loi de réforme de l’assurance récoltes, qui sera présenté aux députés le 10 février. Les conclusions de l’axe 3, sur les PTGE, sont attendues fin janvier. « Ce Varenne a rencontré un fort engouement, nous avons reçu de nombreuses contributions » se réjouit le ministre.

Autre priorité : celle du déploiement des plans France Relance et France 2030, qui mobilisent à eux deux 4,2 Mrds €. En ce qui concerne le premier, près de 90 % des fonds (1,4 Mrd €) sont à ce jour engagés et 35 000 projets soutenus. Pour France 2030 (2,8 Mrds €), 800 M€ ont d’ores et déjà commencé à être déployés dans le cadre du PIA4 et de premiers appels à projets ont été lancés. D’autres devraient également l’être prochainement. Le renforcement de la filière bio, l’accompagnement des agriculteurs face à la détresse et la mise en œuvre de la loi Egalim 2 complètent les priorités de Julien Denormandie pour les trois prochains mois. Sur ce dernier sujet, le ministre indique que l’arrêté sur l’origine des viandes en restauration hors domicile sera examiné le 11 janvier par le Conseil d’Etat. « C’est un sujet essentiel pour que le consommateur accepte de payer un peu plus chère la viande issue de nos élevages », estime-t-il.

Des satisfactions sur le bien-être animal

Enfin, Julien Denormandie a dressé un bilan de l’année 2021, rythmée par la gestion de plusieurs crises (sanitaire, gel, influenza aviaire). « Notre chaîne agroalimentaire a tenu, cela renforce la ligne directrice du Gouvernement de renforcer la souveraineté alimentaire », assure le ministre. Ce dernier se satisfait également de plusieurs avancées notamment en ce qui concerne le bien-être animal : la désignation d’un référent dans les élevages, la fin de la castration à vif des porcelets et du broyage des poussins mâles, effectifs au 1er janvier 2022. Sur ce dernier point, un projet d’accord interprofessionnel de prise en charge des coûts est en cours d’élaboration. Il insiste également sur l’enjeu du déploiement du plan pollinisateurs ou des zones de non-traitement.