Référence agro

Déclin des insectes, l’agriculture est en première ligne selon les élus de l’Opecst

Le | Politique

Une note de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, Opecst, s’intéresse au déclin des insectes. Si plusieurs causes sont évoquées, l’agriculture est particulièrement épinglée, et fait l’objet des deux recommandations du document. Lequel reconnaît, toutefois, la position difficile des agriculteurs, « à accompagner sans les culpabiliser ».

Déclin des insectes, l’agriculture est en première ligne selon les élus de l’Opecst
Déclin des insectes, l’agriculture est en première ligne selon les élus de l’Opecst

L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a publié, le 9 décembre, une note intitulée « Le déclin des insectes ». Les députés et sénateurs de cette instance y valident le constat inquiétant, communément admis, quant à la dynamique d’effondrement des insectes. Si ce phénomène y est décrit comme multicausal, abordant la déforestation, l’urbanisation ou encore les pollutions industrielles et lumineuses, «  les pesticides agricoles ont une responsabilité particulièrement importante », selon l’Opecst. Les engrais sont également cités.

Pesticides, l’Opecst épingle « des réglementations inadaptées »

Le document ne quantifie pas ces constats, qualifiant simplement les pesticides de « menaces particulièrement importantes […] en raison de leur utilisation intensive depuis des dizaines d’années et des réglementations inadaptées ». Sur ce point, l’Opecst déplore que le guide sur la méthodologie d’évaluation des risques pour les abeilles et les autres pollinisateurs proposé par l’Efsa en 2013 n’ait toujours pas été adopté à l’échelle européenne (un accord est en passe d’être trouvé, ndlr). Au niveau français, l’office regrette également que l’arrêté publié le 20 novembre concernant l’application des pesticides sur les cultures attractives pour les pollinisateurs « ne prend en compte que partiellement les recommandations de l’Anses », en ne restreignant pas les applications à la nuit tombée.

« Accompagner sans culpabiliser »

Les deux recommandations de l’Opecst sont centrées sur le secteur agricole. La première consiste, structurellement, à utiliser la politique agricole commune (Pac) comme levier d’action, en faisant en sorte, à terme, « que seules les pratiques les plus respectueuses de l’environnement [soient] aidées économiquement ». Au niveau national, l’agroécologie passe selon les élus par le plan stratégique national (PSN), le programme national de développement agricole et rural (PNDAR), le plan national en faveur des pollinisateurs, le plan Écophyto et les contrats d’objectifs et de performance entre l’État et l’APCA. Deuxième axe d’action abordé : « accompagner les agriculteurs sans les culpabiliser ». L’Opecst reconnaît les injonctions parfois contradictoires faites aux agriculteur, et prône leur formation et leur accompagnement, « en intégrant la dimension territoriale, [et] en mobilisant tous les acteurs en aval de l’agriculture ».