Abeilles et phytos, les États membres trouvent (enfin) un accord

Le 28 juin 2021, les ministres de l’Agriculture des différents États membres de l’UE, réunis lors d’un Conseil de l’Agriculture, se sont accordés, et de manière publique (début à 20 h), sur le niveau maximal autorisé de réduction de la taille des colonies d’abeilles mellifères due à l’exposition aux pesticides : 10 %, comme proposé par la Commission européenne. La France souhaitait ne pas dépasser 7 %, tel que le suggérait l’Efsa dans son document de 2013 mais, comme d’autres pays, tenait en priorité à trouver un consensus pour avancer sur la question.

Bientôt un nouveau document d’orientation

Cet accord sur l’objectif de protection spécifique pour les abeilles mellifères va permettre à l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, de finaliser la révision du document d’orientation de 2013 sur lequel les États membres n’ont jamais trouvé de consensus. Un projet de règlement permettant la mise en œuvre de ce document d’orientation, qui vise à évaluer les risques des produits phytosanitaires pour les abeilles, sera soumis au comité permanent des végétaux. Pour aller de l’avant, une majorité qualifiée est nécessaire. Le projet de règlement sera ensuite soumis à l’examen du Parlement et du Conseil avant son adoption par la Commission.

Une protection des abeilles renforcée

“Ce seuil accroît la protection, car il est nettement inférieur à celui accepté par les orientations actuelles, a précisé Stella Kyriakides, commissaire chargée de la santé et de la sécurité alimentaire. Dans le même temps, il s’agit d’un objectif réaliste. Des études seront réalisées sur le terrain pour mesurer si l’objectif de protection est atteint. Concrètement, cela signifie que l’évaluation des risques liés à l’exposition des abeilles mellifères aux pesticides sera enfin mise à jour après près de 20 ans.” Les orientations relatives à l’évaluation des risques pour les abeilles, toujours applicables aujourd’hui et figurant dans le document d’orientation de 2002 sur l’écologie terrestre, ne permettent en effet de mesurer qu’un déclin de la taille des colonies supérieur à 20-25 % dans le cadre d’études sur le terrain.