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Carbone, Denormandie réunit ses homologues européens à Strasbourg pour « créer un momentum politique »

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Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050, en France et en Europe, Julien Denormandie veut faire des agriculteurs des « soldats du climat ». L’intérêt semble partagé par ses homologues européens, réunis à l’occasion d’une réunion informelle organisée les 7 et 8 février à Strasbourg. Une réglementation de la Commission européenne sur le carbone est attendue pour la fin de l’année.

Le ministre de l’Agriculture français, Julien Denormandie, a réuni, les 7 et 8 févriers, ses homolog - © D.R.
Le ministre de l’Agriculture français, Julien Denormandie, a réuni, les 7 et 8 févriers, ses homolog - © D.R.

Les 7 et 8 février, le ministre de l’Agriculture français, Julien Denormandie, accueillait ses homologues européens en Alsace pour un événement informel autour de l’enjeu climatique. Après une journée dédiée à des visites de terrain autour de Colmar, l’ensemble des ministres se sont réunis, le 8 février, à Strasbourg pour un tour de table autour de la question du carbone. «  C’est l’Europe agricole qui se retrouve ce matin, a commenté Julien Denormandie en amont de la réunion, devant la presse. Les visites d’hier ont permis de montrer qu’en France, nous avons déjà des outils pour favoriser la captation du carbone dans les sols agricoles. »

📍A l’@INRAE_France Grand Est - Colmar avec mes homologues européens

Énorme travail de sélection variétale pour identifier des plantes plus résistances aux effets du changement climatique #PFUE2022 🇪🇺 pic.twitter.com/3KHgNXZLtF

— Julien Denormandie (@J_Denormandie) February 7, 2022

Législation européenne attendue pour fin 2022

Avec cet évènement informel, le ministre de l’Agriculture français assure vouloir « créer un momentum politique » - formule déjà utilisée par ses soins lors de son premier Conseil européen de l’agriculture - afin de formaliser un cadre d’émission de crédits carbone. « C’est d’autant plus important que la Commission européenne est censée remettre, d’ici à la fin de l’année, sa proposition de réglementation sur ce cadre carbone », rappelle Julien Denormandie, à l’issue de la réunion. Un calendrier confirmé par Janusz Wojciechowski, également présent. « C’est un gros challenge pour la Commission de préparer ce document avant fin 2022, note le commissaire européen à l’Agriculture. Mais cela permettra une situation gagnant-gagnant pour le climat, la qualité des sols et les agriculteurs. » S’il est, de son aveu, encore trop tôt pour s’exprimer sur les contours de cette législation future, celle-ci devra poser les conditions de mesure et de certification carbone au niveau européen.

Un intérêt partagé par les États membres

En attendant, Julien Denormandie se félicite de l’engouement suscité par le sujet chez ses homologues. « Il y a un intérêt unanime des États membres quant à la démarche initiée par la PFUE, et une approche partagée autour de la conciliation de création de valeurs environnementale et économique, et non des réductions chiffrées imposées d’émissions. » Le tour de table a par ailleurs permis d’identifier plusieurs leviers à activer, chaque pays ayant présenté les initiatives déployées sur son territoire. Le ministre français insiste pour sa part sur le rôle du conseil pour leur mise en place. « Le défi est désormais, une fois que toute la mécanique sera mise en place, de s’assurer que les crédits carbone agricoles européens soient compétitifs. » Il souligne enfin l’importance d’éviter des situations de double-comptage. « La cessibilité des crédits carbone peut poser des difficultés à ce niveau, nous n’avons pas encore résolu ce problème en France », admet Julien Denormandie.

Les ministres européens reparleront certainement de ce sujet lors du prochain Conseil agriculture, le 21 février à Bruxelles. Leurs conclusions sur le sujet devraient par la suite être communiquées entre mars et avril.