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Clauses miroirs, la priorité de la présidence française de l’UE

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Emmanuel Macron a précisé le 9 décembre les ambitions de la France pour sa présidence de l’UE, au premier semestre 2022. Les clauses miroirs, la déforestation importée et le carbone sont en haut de la pile en ce qui concerne le secteur agricole.

Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse, le 9 décembre, sur la présidence française de l’UE - © D.R.
Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse, le 9 décembre, sur la présidence française de l’UE - © D.R.

Treize ans après son dernier passage, la France va prendre, le 1er janvier 2022, la présidence de l’Union européenne pour un semestre. Le président de la République, Emmanuel Macron, a indiqué, le 9 décembre, à l’occasion d’une grande conférence de presse, la seconde de son mandat, ses objectifs en la matière. Pour ce qui est de l’agriculture, une priorité claire est affiché : celle de la réciprocité dans les échanges commerciaux. « La présidence française sera un moment clé pour pousser les clauses miroirs, afin d’avoir des exigences environnementales et sociales dans nos accords commerciaux, a affirmé Emmanuel Macron. Les acteurs économiques européens ne peuvent pas être les victimes de leurs efforts pour la planète. » Avec ces clauses, le président assure ainsi vouloir « mettre en cohérence » les agendas commerciaux et climatiques.

Progresser sur la déforestation importée

Dans la même veine, le président explique vouloir se servir du semestre à venir pour « faire avancer les négociations sur la mise en place d’un instrument européen de lutte contre la déforestation importée ». Celui-ci devra servir à « interdire l’importation dans l’UE de soja, bœuf, huile de palme, bois, cacao et café si leur production contribue à la déforestation ». Emmanuel Macron rappelle les efforts, fait en France, sur ce sujet, à travers le plan protéines. Ce dernier assure ainsi vouloir « défendre au niveau européen l’excellence de notre modèle agricole de haute qualité, que nous souhaitons continuer d’accompagner dans sa transformation et dans la préservation de la biodiversité ».

Quid des pesticides ?

En ce qui concerne le sujet de la sortie des pesticides, évoqué par le président lors du Congrès mondial de la nature, ce dernier ne s’y est pas attardé. Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a néanmoins insisté, lors d’un point presse organisé le 10 décembre, sur le fait que la position française restait celle de n’imposer aucune interdiction si aucune alternative n’est trouvée. « Mon travail consistera à gérer la directive SUD (utilisation durable des pesticides, ndlr), dont le but est d’harmoniser l’utilisation des produits phytosanitaires au niveau des Etats membres. Il est important de porter ce sujet au niveau européen pour éviter des distorsions de concurrence. » A ce sujet, le ministre souhaite aller plus loin, en incluant dans le champ de la directive les limites maximum de résidus (LMR), pour contrôler les produits importés.

Une réunion sur le carbone en février

Enfin, selon Julien Denormandie, le carbone sera un autre enjeu de cette présidence européenne. « Ce sera le sujet de « l’informel » qui sera organisé début février à Strasbourg. Cette réunion permet de réunir tous les ministres européens dans le pays qui préside pour discuter, sur deux jours, d’un sujet très précis, hors des couloirs de Bruxelles. » Par ailleurs, Emmanuel Macron a assuré de sa détermination à mettre en place le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières durant la présidence française de l’UE.