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Congrès de la FNSEA, Fesneau se veut rassurant sur les impasses phytosanitaires

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Présent le 30 mars au 77e congrès de la FNSEA, le ministre de l’Agriculture y a abordé la réduction de la palette de solutions phytosanitaires à disposition du secteur. Dans un discours se rapprochant des attentes syndicales, il a notamment évoqué le cas du S-métolachlore, pour lequel il souhaite que l’Anses s’inscrive davantage dans le calendrier européen.

Photo : ministère de l’Agriculture. - © D.R.
Photo : ministère de l’Agriculture. - © D.R.

Quand les agendas se télescopent… Ce jeudi 30 mars, le Président de la République présentait le plan eau du Gouvernement dans les Hautes-Alpes. Le congrès annuel de la FNSEA se terminait, le même jour, à Angers. C’est à ce dernier évènement que s’est rendu Marc Fesneau. Un signal politique, en soi. Le ministre de l’Agriculture a, de plus, exposé une approche des enjeux phytosanitaires en forme de pas en direction du syndicat.

Fesneau questionne le rôle de l’Anses

Pour faire face à la réduction importante du nombre de substances actives disponibles, Marc Fesneau a indiqué son intention de « ne pas déserter le champ de la décision politique  ». Il s’est fait ensuite plus explicite : « L’Anses n’a pas vocation à décider de tout, en dehors du champ européen, et sans penser les conséquences pour nos filières. » Marc Fesneau a fortement insisté sur l’impératif de ne pas s’extraire du cadre fixé par l’Union européenne.

Le ministre est ainsi revenu sur un cas symbolique : celui du S-métolachlore. Selon lui, les récentes annonces de l’Anses ne sont pas alignées sur le calendrier européen. « J’ai donc demandé une réévaluation de la décision sur le S-métolachlore [au directeur de l’Anses] », a-t-il posé. Au-delà du S-métolachlore, le ministre a annoncé de prochaines « décisions fortes » sur le poids des décisions de l’Anses « au regard de certains intérêts supérieurs, comme celui de la souveraineté alimentaire et agricole ».

Gérer les impasses phytosanitaires par filière

Autre annonce : chaque filière devra identifier et remonter les impasses auxquelles elle fait face, pour alimenter les réflexions d’un comité stratégique qui se réunira mi-avril. Les représentants des filières y seront invités, mais aussi les instituts techniques, Inrae et l’Anses. Si un premier point d’étape pourrait être fait au mois de mai, des propositions concrètes seront a priori présentées en septembre. Avec ce filet de sécurité, promis par le ministre : « J’assumerai, s’il n’y a pas d’alternative à des molécules, qu’on continue à les utiliser. » Bien que Marc Fesneau n’y ait pas explicitement fait référence, cette approche des questions phytosanitaires semble s’inscrire dans la nouvelle version du plan Ecophyto 2030, annoncée par Élisabeth Borne lors du SIA.

Enfin, le ministre a évoqué le rôle de la recherche et de l’innovation, indiquant que des « moyens importants » seraient dégagés pour mieux accompagner les transitions.