La Confédération paysanne poursuit sa mobilisation contre la méthanisation en régions
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La Confédération paysanne a lancé, le 15 octobre, une mobilisation nationale contre la méthanisation, en bloquant notamment la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne. L’occasion, pour le syndicat, de remettre sur le devant de la scène sa demande de moratoire.
Entre les syndicats agricoles, le torchon brûle sur la question du développement de la méthanisation. Pour rappeler son opposition, la Confédération paysanne a lancé, le 15 octobre, un mouvement de mobilisation en régions, avec, comme point de départ, le blocage de la Chambre d’agriculture de Haute-Vienne. « La méthanisation ne doit pas favoriser un modèle d’agriculture hors-sol, producteur délibéré de déchets et qui pourrait mettre en péril la souveraineté alimentaire », justifie le syndicat.
L’objectif est néanmoins surtout de remettre en lumière le moratoire demandé par le syndicat , depuis le début de l’année. « Suite à notre demande, en janvier, nous avons reçu une fin de recevoir, explique Nicolas Girod, le porte-parole de la Confédération paysanne. Selon le ministère de la Transition écologique, la mise en place de ce moratoire n’est pas une nécessité. » Le syndicat espère néanmoins capitaliser sur, selon son porte-parole, la levée de plusieurs voix dissonantes. « En ce qui concerne le projet de méthaniseur à Corcoué-sur-Logne (44), la Commission national du débat public, CNDP, a cité, comme recommandation, le fait d’organiser un débat national autour de la méthanisation, indique Nicolas Girod. Dans l’Ouest du pays, un nombre croissant d’élus s’interrogent également sur la taille des méthaniseurs et la place que prend la méthanisation. »
Le syndicaliste regrette par ailleurs que la mission d’information sénatoriale, sur la méthanisation, ne soit pas aller plus loin. « Du travail a été fait, mais beaucoup de questions ont été posées et peu de réponses ont été apportées. Le rapport laisse entendre que la méthanisation aurait un intérêt énergétique, nous attendons l’étude de l’Anses sur le sujet pour y voir plus clair. »
Un délibéré prévu le 19 octobre
Un élément de calendrier plus précis a également motivé cette mobilisation. Celle-ci doit en effet se dérouler jusqu’au 19 octobre, date du délibéré du procès intenté à la Confédération paysanne pour avoir manifesté sur un site de construction d’un méthaniseur dans l’Orne, en 2018. Le syndicat risque une amende d’environ 150 000 € pour compenser des dégradations et le retard pris par le chantier.
Les autres actions prévues seront néanmoins plus symboliques, pour alerter sur différents chantiers. Une manifestation devrait avoir lieu à Nantes. « Les résultats de cette mobilisation et le délibéré conditionneront nos futures actions, explique Nicolas Girod. Nous aviserons en fonction de la réponse des pouvoirs publiques. »