Référence agro

Label Fnab, un ambitieux volet sur la biodiversité

Le | Politique

Un agriculteur qui souhaite obtenir le nouveau Label Fnab devra respecter à terme onze critères sur la biodiversité. La fédération a dévoilé le 22 février ce troisième volet de son référentiel qui devrait être opérationnel pour septembre 2022.

Label Fnab, un ambitieux volet sur la biodiversité
Label Fnab, un ambitieux volet sur la biodiversité

La Fédération nationale de l’agriculture biologique, Fnab, poursuit la présentation de son nouveau Label. Le 22 février, elle a dévoilé la partie biodiversité, l’un des trois piliers de la démarche avec l’équitable et le social. L’objectif est de proposer un référentiel plus exigeant que le label public européen, et qui intègre les enjeux sociétaux. Cette troisième brique est particulièrement ambitieuse.

La production bio dépend d’une biodiversité préservée

Les enjeux biodiversité sont en effet majeurs car la réussite de la production biologique dépend de la biodiversité fonctionnelle. La Fnab s’est entourée de spécialistes : Solagro pour la définition des critères et Des enjeux et des hommes pour l’analyse des labels existants. L’Office français de la biodiversité et le CNRS ont également été associés à ce travail, ainsi que France nature environnement, la Ligue pour la protection des oiseaux Pays-de-la-Loire, ou encore la Fédération des conservatoires d’espaces naturels FCEN.

Une intégration progressive en cinq ans

Le volet biodiversité du Label Fnab englobe onze critères (voir ci-dessous), qui fonctionnent en synergie, a expliqué la Fédération. Pour accéder au label, les exploitations devront cocher huit critères de la brique biodiversité pendant les trois premières années, après quoi les onze seront obligatoires. La démarche est progressive : un seuil de départ est défini pour chaque critère, puis un autre seuil au bout de cinq ans. Les indicateurs sont adaptés aux différentes productions.

Plus concrètement, quatre critères concernent les infrastructures agro-écologiques, IAE. Cinq types sont possibles : ligneux, herbagers, aquatiques, rocheux et complexes. Une IAE est valide si la somme des surfaces de ce type est supérieure à 1 % de la SAU. L’exploitant s’engage à ne pas détruire les IAE, sauf les jachères et les bandes fleuries. Les ligneux doivent être taillés tous les trois ans, avec une gestion différenciée. La Fnab a établi des dates d’interdiction d’entretien.

Diminuer la taille des parcelles de grandes cultures à moins de 6 hectares

L’agriculteur devra également diminuer la taille des parcelles. « Réduire la taille des parcelles de 5 à 2,8 hectares a autant d’effet sur la biodiversité que d’accroître les habitats semi-naturels de 0,5 à 11 % de la SAU », insiste Olivier Devêvre, agriculteur et référent pour la partie biodiversité du label. Selon ce référentiel, une parcelle est considérée comme grande si elle dépasse trois hectares en vigne, arboriculture et maraichage. Le chiffre passe à six hectares pour les grandes cultures, les légumes de plein champs et l’élevage. L’agriculteur s’engage à suivre une formation ou à participer à un groupe de travail sur le sujet.

Sur le critère de la baisse du travail du sol, l’indicateur choisi est le pourcentage maximum de surface travaillée au-delà de 20 centimètres de profondeur. Il doit être de 75 % l’année N et 25 % en N+5.

NBT, une liste positive et négative de variétés

Les OGM sont par ailleurs interdits, tout comme les NBT. Dans ce cadre, la Fnab devrait élaborer une liste positive et négative de variétés.

De manière plus générale, le producteur bio devra se former à la biodiversité dans les cinq ans qui suit la labellisation.

FNE note des points de vigilance : ne pas baisser l’exigence du label au fil des années et associer la marque « végétal local ». L’association environnementale propose de créer un observatoire sur ce critère. Face à la multiplicité des labels, tous les participants ont conscience de la nécessité de communiquer pour le faire connaître aux consommateurs et aux agriculteurs.

L’objectif est d’engager 300 fermes dans ce label privé d’ici à la fin 2022, et près de 3000 d’ici à cinq ans. Le processus de labellisation est encore en cours de finalisation : la Fnab espère que les premières fermes pourront être labellisées en septembre.


Les 11 critères biodiversité du Label Fnab

  • Diversité des types d’infrastructures agro-environnementale, IAE
  • Part des IAE
  • Gestion des IAE
  • Encadrement de la taille des parcelles
  • Diversification de l’assolement
  • Réduction du travail du sol
  • Maintien de la couverture du sol
  • Interdiction des nouveaux OGM
  • Interdiction de fertilisants controversés
  • Limitation des antiparasitaires sur les animaux d’élevage
  • Formation / sensibilisation à la biodiversité