L’Eco-score attaqué par la fédération internationale du bio
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Le secteur du bio passe à l’offensive. Dans le viseur : l’Eco-Score, accusé de ne pas offrir un affichage réaliste de l’empreinte environnementale des produits alimentaires, en particulier pour les produits bio. L’International Federation of Organic Agriculture Movements annonce, le 25 janvier, avoir saisi le tribunal judiciaire de Paris.
L’International Federation of Organic Agriculture Movements (IFOAM), qui réunit les acteurs de la bio au niveau international, et l’Association française des adhérents de l’IFOAM, annoncent avoir saisi le tribunal judiciaire de Paris. Dans un communiqué publié le 25 janvier, les deux structures attaquent l’Eco-score, l’un des deux finalistes de l’expérimentation de l’affichage environnemental en France. La plainte cible notamment les sociétés ayant déjà recours l’Eco-score via des applications d’aide au consommateur, telles que Yuka, Etiquettable et Open Food Facts. L’Ademe, qui a fait une demande d’enregistrement de la marque Eco-Score auprès de l’Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi), est également mise en cause.
À travers l’Eco-score, nouvelle charge contre l’ACV
Pour l’IFOAM, afficher l’Eco-score relève d’une pratique commerciale « trompeuse », au détriment des consommateurs et du marché. Selon l’IFOAM, l’analyse de cycle de vie, méthode utilisée pour construire l’Eco-score, « ne prend pas en compte l’ensemble des dimensions objectives indispensables à l’élaboration d’un affichage environnemental fiable », et « favorise, in fine, une production intensive et conventionnelle plutôt qu’une transition des systèmes productifs vers des processus respectueux de l’environnement et de la biodiversité ». Des critiques à l’encontre déjà largement formulées, au niveau européen comme au niveau français.
La chasse aux concurrences déloyales est ouverte
Cette action, portée par des acteurs de la bio, vient également illustrer une autre tendance : celle, pour les parties prenante de l’AB, de cibler les démarches qui selon elles créent une concurrence déloyale à leur label, contribuant au recul de ce marché depuis deux ans. Le 23 janvier, un collectif comprenant notamment la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), le Syndicat national des entreprises de l’agroalimentaire bio (Synabio), et Bio consom’acteurs, saisissaient le Conseil d’État, dénonçant également d’autres « promesses trompeuses » à leurs yeux, celles de la HVE.