Loi d’accélération des énergies renouvelables, la FNSEA défend l’agrivoltaïsme
Le | Politique
Dans sa revue des actualités de la rentrée, le 6 septembre, la FNSEA ne s’est pas arrêtée à la sécheresse et aux difficultés financières du secteur. Christiane Lambert est revenue sur l’implication du syndicat dans les discussions de la future loi dite d’accélération des énergies renouvelables. Elle espère y voir figurer des mesures structurant l’agrivoltaïsme.
Pour la conférence de rentrée de la FNSEA, le 6 septembre, le principal sujet abordé était naturellement la sécheresse estivale, émaillée d’épisodes de canicule, jouant le rôle de deuxième lame pour l’agriculture française, déjà fragilisée par la crise ukrainienne. La présidente du syndicat, Christiane Lambert, a longuement abordé le dossier de l’eau, de l’assurance climatique, et insisté sur la nécessité d’aligner les prix d’achat des denrées agricoles sur la hausse de l’énergie et des coûts de production.
Agrivoltaïsme, oubliée dans la future loi AER
La présidente du syndicat a aussi évoqué l’enjeu énergétique sous l’angle des solutions portées par l’agriculture. À l’approche des discussions, à l’Assemblée nationale, sur la loi dite d’accélération des énergies renouvelables (AER), Christiane Lambert affirme que la FNSEA s’est mobilisée pour apporter des amendements au Conseil national de la transition énergique (CNTE), qui a reçu la première copie de l’exécutif courant août. Le principale absent, dans le texte ? L’agrivoltaïsme. Pour la FNSEA, cette pratique a de l’avenir, mais elle reste encore émergente, et donc à bien structurer pour éviter les dérive.
Une définition priorisant la production alimentaire à sanctuariser
« Le concept a enfin été défini par l’Ademe, et nous voulons voir cette définition inscrite dans la loi », lance Christiane Lambert. L’Ademe estime en effet, comme les sénateurs ou l’Afnor, que l’agrivoltaïsme doit assurer la production électrique et alimentaire, avec une priorité placée sur cette dernière. « C’est une nuance essentielle, qui nous permettra de garder la main par rapport aux opérateurs du secteur de l’énergie, qui sans cette précision pourraient truster les appels à projets. Ils ont des moyens pour y répondre que les agriculteurs n’ont pas. »
Méthanisation + sécheresse = crispation
Christiane Lambert a également évoqué la méthanisation. Si elle salue les récentes prises de position du Gouvernement qui tendent à simplifier le montage et le traitement des dossier, elle relève également « que la sécheresse estivale a élevé d’un cran les crispations sur l’approvisionnement des cuves ». Elle rappelle que le maïs ne représente que 5 % du mix, alors que la réglementation autorise d’aller jusqu’à 15 %, « ce qui est déjà une mesure franco-française ». Elle prône une forme d’intelligence situationnelle : « Cet été, de nombreux hectares de maïs n’ont donné aucun grain. Ils n’ont guère d’intérêt pour les éleveurs. Ce type de matière première pourrait être envoyé à la méthanisation. »