Phosmet, 5 M€ engagés pour trouver des alternatives
Le | Politique
Le plan de sortie du phosmet mobilise activement les instituts techniques, la recherche et les acteurs privés. Toutes les pistes sont envisagées. Les agriculteurs attendent par ailleurs la décision du ministre de l’Agriculture pour pouvoir fertiliser au-delà du 31 août.
Cinq millions d’euros sont actuellement mobilisables pour trouver des alternatives au phosmet, un insecticide utilisé sur colza pour lutter principalement contre les altises, pour la période 2022-2025. C’est ce qu’a indiqué Gilles Robillard, président de Terres Inovia lors des Rencontres Oléopro le 30 novembre.
Le cyantraniliprole moins efficace
Le plan de sortie du phosmet, piloté par Inrae et Terres Inovia, dispose en effet de 2,5 M€ du ministère de l’Agriculture et de 800 000 euros de Sofiproteol. Le reste de l’enveloppe est réparti entre la filière (notamment Terres Inovia) et les porteurs de projets (Inrae, firmes phytosanitaires, etc). Si une autorisation de mise sur le marché a été obtenue en septembre 2022, à titre dérogatoire, du cyantraniliprole sur colza, cette solution n’est pas aussi efficace que le phosmet, explique l’institut.
Toutes les pistes sont désormais envisagées pour remplacer la molécule. « Il ne faut pas espérer avoir une seule réponse », précise le président de Terres Inovia.
Les partenaires vont travailler sur la génétique afin de rendre les plantes plus résistantes et sur la manière de favoriser les auxiliaires à l’échelle de la parcelle et des territoires.
Marc Fesneau sans réponse sur la fertilisation
Ils travaillent également sur la notion de colzas robustes, afin de rendre la plante naturellement plus résistante aux insectes. Dans ce cadre, ils souhaitent pouvoir fertiliser la culture au-delà de la date du 31 août, une interdiction imposée par la directive nitrates. Si Marc Fesneau n’a pas apporté de réponse à cette demande lors des rencontres Oléopro, indiquant avoir encore des réunions à ce sujet, il s’est toutefois montré favorable à cette dérogation. « C’est du bon sens », insiste Gilles Robillard.
Le phosmet, dont l’approbation n’a pas été renouvelée au niveau européen, n’est plus utilisable depuis le 1er novembre 2022.