Programme d’actions national nitrates, les chambres entre optimisme et vigilance
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Plutôt rassuré sur la concrétisation du programme d’actions national nitrates, malgré de fortes attentes liées à son articulation avec les autres politiques agricoles. C’est la posture exprimée par le président de Chambres d’agriculture France, Sébastien Windsor, le 12 janvier lors de ses vœux à la presse.
« Concernant le programme d’actions national nitrates, a priori, l’atterrissage est proche. » Le 12 janvier, lors de ses vœux à la presse, le président de Chambres d’agriculture France, Sébastien Windsor, s’est voulu rassurant sur l’aboutissement rapide de ce dossier épineux. La tonalité de ses propos se voulait beaucoup plus positive que trois mois plus tôt, quand Luc Servant, vice-président de Chambres d’agriculture France, en charge des dossiers environnementaux, affirmait être « encore loin d’être en phase avec les ministères » sur ce sujet. « Nous nous rapprochons d’un plan d’action que nous pourrons accompagner auprès des agriculteurs, avec des évolutions que je qualifierais de pragmatiques », a ainsi posé Sébastien Windsor.
Un programme d’actions national nitrates à articuler avec les autres politiques
Il se veut toutefois attentif à la manière dont ce plan va intégrer le reste des politiques agricoles en France. « L’essentiel, aujourd’hui, c’est d’en finir avec les injonctions faites au secteur sans articulation globale », a-t-il insisté. Selon lui, agriculteurs comme conseillers de chambres sont en train de perdre pied face à l’empilement des réglementations. « La conséquence, c’est que les producteurs renoncent, ou n’arrivent plus, à remplir toutes les cases, affirme-t-il. Quand une parcelle relève d’une dizaine de réglementations différentes, liées à la Pac, au voisinage, à l’eau… certains risquent fortement de se mettre à la faute sur l’une d’entre elles. »
Besoin d’une planification écologique « intelligente »
Le président de Chambres d’agriculture France a pris pour exemple le conseil stratégique phytosanitaire, obligatoire d’ici à fin 2023 pour renouveler le Certiphyto. « C’est désormais certain, nous ne serons pas dans les temps, a-t-il lâché. Nos réseaux sont pourtant opérationnels, mais les agriculteurs ne se présentent pas, notamment parce que certains ne sont tout simplement pas au courant. Nous aurons besoin d’un délai. » Sébastien Windsor rappelle que les chambres auront déjà fort à faire avec les enjeux liés au climat ou à l’installation/transmission, en 2023. Période des vœux oblige, il en appelle à une planification écologique « intelligente » pour fluidifier le calendrier politique.