Référence agro

Une planification des politiques agri-environnementales est indispensable, avertissent les chambres

Le | Politique

Réunies en session le 29 septembre, les chambres d’agriculture ont dressé un constat alarmant quant à la capacité des agriculteurs à suivre la cadence des politiques environnementales. Chambres d’agriculture France réclame de toute urgence une planification écologique harmonisée, économiquement évaluée, et accompagnée en conséquence.

Sébastien Windsor et Luc Servant, respectivement président et chargé du dossier environnement à Cham - © D.R.
Sébastien Windsor et Luc Servant, respectivement président et chargé du dossier environnement à Cham - © D.R.

Les représentants des chambres d’agriculture, réunis en session le 29 septembre, ont partagé un états des lieux alarmiste concernant l’accumulation des politiques environnementales appliquées au secteur agricole. « La résignation sur le terrain monte en flèche, car ces mesures sont parfois contradictoires, parfois handicapantes sur le plan économique, et dans tout les cas complexes à additionner », constate Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture France. Une inquiétude qui confine au constat d’impuissance : « Face à cette accumulation, les chambres arrivent de moins en moins à accompagner les fermes vers le progrès. »

Appel à une planification écologique spécifique au secteur

Les chambres sont en effet mobilisées sur le Programme d’actions nitrates, les chartes de riverains et le respect des ZNT, mais aussi sur les réglementations européennes, en vigueur ou à venir, sur la restauration de la nature, les émissions industrielles, le bien-être animal ou l’utilisation durable des pesticides… « Liste non-exhaustive ! insiste Luc Servant, en charge des dossiers environnementaux pour CdA France. Le Gouvernement, qui s’est approprié la thématique de la planification écologique, doit ouvrir un chapitre spécifique pour notre secteur. »

Études d’impacts à additionner

Sous quelle forme ? Un grand tour de table type Grenelle ou Varenne est évoqué par Sébastien Windsor, qui exprime surtout des attentes de fond. « Nous voulons, déjà, une vraie étude d’impact pour chaque politique, mais aussi pour l’ensemble », pose-t-il. Selon les chambres, si chaque mesure ne pèse pas forcément très lourd, l’accumulation crée une sorte d’effet cocktail qui mérite d’être calculé. « Ceci évalué, nous attendons d’en savoir plus sur les moyens d’accompagnement de ces mesures, ajoute-t-il. Il est également indispensable de faciliter l’émergence de solutions techniques qui font leur preuves, que se soit au stade de l’expérimentation en France, ou déjà appliquées ailleurs. » L’exemple de la réutilisation des eaux usées, très pratiquée dans des pays voisins mais au point mort en France, a été cité.

Tournée politique

CdA France s’est lancé dans une tournée politique pour faire valoir ces attentes. Des rencontres sont imminentes avec le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, puis la secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Bérangère Couillard. Sébastien Windsor a déjà discuté avec Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, « qui s’est montré réceptif et a suggéré de commencer cette planification par les mesures françaises, avant d’évoquer les politiques européennes », selon lui.

Pour CdA France, enfin, le secteur de l’élevage mérite également un temps fort national spécifique. « L’utilité et les aménités de l’élevage doivent être exposées haut et fort, et faire l’objet d’un consensus national, martèle Sébastien Windsor. C’est le préalable indispensable à un accompagnement approprié. Il y a des activités, agricoles ou d’autres secteurs, que l’on peut relancer. Quand un élevage ferme, c’est définitif. »