Varenne de l’eau, le comité de bassin Seine-Normandie fait part de ses inquiétudes
Le | Politique
Alors que les travaux du Varenne de l’eau viennent d’être lancés, le conseil scientifique du comité de bassin Seine Normandie a émis des inquiétudes à ce sujet, dans un avis daté du 7 juillet. La structure craint que la démarche ne défasse les acquis et les travaux engagés suite aux Assises de l’eau.
Construire une feuille de route à l’horizon 2050, pour adapter et anticiper les besoins agricoles en eau : c’est l’objectif affiché par le Varenne de l’eau, porté conjointement par les ministres en charge de l’agriculture et de la transition écologique. Associant des acteurs comme les chambres d’agriculture ou les instituts techniques, l’initiative suscite néanmoins des inquiétudes. En témoigne un avis du Conseil scientifique du comité de bassin Seine-Normandie, daté du 7 juillet, qui souligne pour sa part que seule une partie des acteurs de l’eau sont associés à l’initiative, et insiste sur son « délai très court ». Lancés au printemps, les travaux doivent en effet se terminer à la fin de l’année.
Un Varenne de l’eau en rupture avec les Assisses
Le conseil scientifique ne mâche pas ses mots. « Contrairement à ce qui est annoncé par le ministre de l’Agriculture, [le Varenne] se situe plus en rupture qu’en continuité des Assises de l’eau, et risque de surcroît de déstabiliser les documents de planification récemment élaborés dans chaque bassin, au terme de longues négociations entres les acteurs des bassins. » La remise en cause de ce consensus est ainsi qualifié de « dangereux ». Des arguments qui avaient été également avancés par FNE, pour justifier son refus de ne pas s’associer à la démarche. Plus précisément, le comité scientifique regrette qu’aucune modification du système agricole ne soit envisagée, « malgré son rôle important sur les causes du dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité et la pollution de l’eau ».
Privilégier des approches par bassin
L’instance déplore ainsi que le Varenne se concentre uniquement sur la question de l’eau agricole, notamment pour l’irrigation, « à rebours des approches de gestion intégrée de la ressource en eau ». Tout en reconnaissant les conséquences réelles du dérèglement climatique sur le secteur agricole, le comité scientifique précise qu’il aurait mieux fallu « s’appuyer sur des stratégies d’adaptation au niveau de chaque bassin, pour construire des perspectives pour l’agriculture compatibles avec l’évolution de la ressource en eau. »