Dephy Nouvelle Aquitaine, les IFT baissent de 22 % en grandes-cultures et polyculture-élevage (2010-19)
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La Chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine a publié, en fin d’année 2021, un document présentant les grands enseignements des réseaux Dephy de la région, pour les filières grandes cultures/polyculture-élevage. Au-delà des progrès concernant les IFT, cette synthèse aborde les leviers les plus fréquemment activés au sein des exploitations.
L’année 2022 va marquer un tournant pour le dispositif Dephy. Le nombre de réseaux va passer de 240 à environ 180 au niveau national, et l’accent sera davantage placé sur le transfert et la massification des pratiques, que sur l’expérimentation. En Nouvelle-Aquitaine, on prépare se virage en tirant les leçons des travaux menés depuis 2010. Pour les filières grandes-cultures/polyculture-élevage, GCPE, un colloque dédié était organisé le 8 décembre. Une note de synthèse a été rédigée pour l’occasion.
Blé tendre d’hiver et orge en tête
Le document livre les grands chiffres clés issus des 213 exploitations, dans 45 groupes focalisés sur les GCPE en Nouvelle-Aquitaine. Entre l’entrée de ces fermes dans le dispositif et la période triennale 2017-19, les IFT ont reculé 0,5 points (-22 %) en moyenne, contre 0,54 point en moins et un recul de 20 % au niveau national. Le progrès « relatif » s’avère plus important en polyculture-élevage (0,48 points, -30 %) qu’en grandes cultures (0,53 point, -18 %). En termes économiques, en revanche, la baisse des charges est comparable pour les deux systèmes, soit -12 % pour la polyculture-élevage et -13 % pour les grandes cultures.
Un détail des évolutions d’IFT est proposé pour les principales cultures de la région. Pour le blé tendre d’hiver (-20 %), orge d’hiver (-20 %) et tournesol (-17 %), les progressions sont plus nettes que pour le maïs grain (-8 %) ou le colza d’hiver (-7 %).
Allongement des rotations et génétique
La synthèse proposée par la Chambre régionale présente également les grandes lignes d’une enquête réalisée en 2021 auprès des animateurs de 33 collectifs de la filière GCPE (Dephy, Groupes 30 000 et GIEE). Elle met en avant les leviers utilisés pour baisser les IFT, par famille de produits :
- pour limiter les recours aux les herbicides, l’allongement des rotations est pratiqué sur 85 % des exploitations, devant différentes stratégies mécaniques : travail du sol interculture (73 %), labour occasionnel (65 %) ou destruction mécaniques des couverts (60 %). Les combinaisons de leviers sont fréquentes, avec neuf pratiques utilisées par plus de la moitié des agriculteurs ou plus.
- concernant les alternatives aux insecticides, l’allongement des rotations se taille également la part du lion (77 %), devant les variétés résistantes (58 %).
- enfin, pour ce qui est de réduire les IFT fongicides, même duo de leviers en tête : allongement des rotations (75 %) et variétés résistantes (62 %), juste devant les mélanges variétaux (49 %).
L’usage du biocontrôle limité
Le biocontrôle reste un recours relativement limité : il n’est pas cité pour la lutte contre les adventices, et n’est appliqué que sur 23 % des exploitations contre les ravageurs, et 17 % contre les maladies fongiques.
L’enquête traite également de ce que les animateurs perçoivent comme des freins à la dynamique du changement. Les principales réponses ? Crainte de la perte/instabilité des rendements (85 %), peur du salissement des parcelles (79 %) et matériel pas toujours adapté ou disponible (62 %). La perspective de voir le temps de travail augmenté est évoqué dans 53 % des cas, et la proximité de la retraite, à 32 %.