En Occitanie, les contrats d’agriculture durable expérimentés dans six territoires
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En Occitanie, l’expérimentation de contrats d’agriculture durable vient de commencer. Coopératives et chambres d’agriculture sont mobilisées pour cette phase de test. L’objectif est de déployer ces contrats progressivement dès 2022. Les bases d’un forum des conseillers ont également été posées.
C’était l’une des mesures phares de la feuille de route « Cap vers une agriculture durable » adoptée le 5 mars 2020 par la région Occitanie. Un an plus tard, les tests de la mise en œuvre de contrats d’agriculture durable prennent forme. « L’expérimentation a été lancée au premier semestre 2021, à l’occasion des mises en culture, et se déroulera tout au long de l’année, explique Vincent Labarthe, vice-président régional en charge de l’agriculture. Un premier bilan sera réalisé à la fin de l’année pour voir si les contrats testés sont en phase avec ce qui est attendu sur le terrain. »
Six territoires pilotes
Pour cela, six territoires pilotes ont été définis, dans lesquels environ 70 agriculteurs sont accompagnés par une coopérative ou une chambre d’agriculture. Le réseau InPact est également mobilisé aux côtés de la Région. Ces structures assurent le pilotage de l’expérimentation sur le territoire. « L’objectif est d’accompagner les agriculteurs dans une vision globale et stratégique du projet de leur exploitation, autour d’un collectif », précise Vincent Labarthe.
Les territoires de l’expérimentation sont ainsi répartis :
- Aude : quinze agriculteurs accompagnés par la Maison paysanne de l’Aude, avec un focus sur l’enjeu de la biodiversité et le volet économique, le territoire ayant perdu des aides pour les zones défavorisées,
- Haute-Garonne : quinze agriculteurs accompagnés par la Chambre d’agriculture, sur le sujet du bas-carbone,
- Gers : dix agriculteurs de la coopérative Qualisol en grandes cultures, arboriculture et raisins de table ; les thématiques spécifiques du projet n’ont pas encore été définies,
- Hérault : six viticulteurs de la coopérative de Castelbarry, déjà engagés dans une stratégie de recherche de valeur ajoutée (bio, vignerons développement durable, etc),
- Aveyron : douze éleveurs encadrés par la Chambre d’agriculture, pour qualifier des références sur les systèmes d’élevage,
- Hautes-Pyrénées : dans les Coteaux de Bigorre, dix agriculteurs de la coopérative Euralis (céréaliers et quelques éleveurs), la coopérative ayant fait le choix du conseil dans le cadre de la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires.
Un déploiement progressif à partir de 2022
« Les tests doivent nous permettre d’affiner le contenu de ces contrats, notamment en ce qui concerne la prise de risque pour évaluer l’accompagnement financier », précise Vincent Labarthe. Dans l’Aude, par exemple, l’ambition est de pouvoir rapprocher ces contrats avec des projets alimentaires territoriaux (PAT), bien avancés dans la région, pour favoriser des partenariats entre agriculteurs et collectivités. « Nous savons que le besoin est là, à nous de trouver comment accompagner au mieux les agriculteurs, en estimant le coût de cette transition, poursuit le vice-président de la Région. Nous voulons être assez précis dans le contenu des contrats pour pouvoir les lancer progressivement à partir de 2022, pour que ceux-ci soient prêts lors de l’entrée en vigueur de la prochaine Pac, en 2023. » Sur ce volet économique, et comme de nombreux acteurs agricoles, la Région espère pouvoir bénéficier d’aides de la Pac, notamment des eco-schemes, et du Feader dans le cadre du second pilier.
Un forum des conseillers sur les rails
Également prévu dans la feuille de route régionale pour l’agriculture, un forum des conseillers est en phase de préfiguration, avec la constitution d’un groupe de travail technique, pour co-construire l’expérimentation aux côtés de la Région. Il réunit les conseillers des différentes structures animatrices accompagnant l’expérimentation des contrats d’agriculture durable, coopératives comme chambres d’agriculture. « L’objectif est d’aller plus vite dans la diffusion et la vulgarisation des connaissances », indique Vincent Labarthe. Quant à une éventuelle labellisation des conseillers, figurant aussi dans la feuille de route, les travaux se poursuivent.