France Stratégie publie une évaluation contrastée du plan Protéines végétales
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Dévoilée en décembre 2020, la Stratégie nationale pour les protéines végétales ambitionnait d’augmenter de 40 % les surfaces dédiées dès la fin 2023, en plus d’une enveloppe de 150 millions d’euros investis sur les deux premières années. Un bilan de mise en œuvre vient d’être réalisé par France Stratégie.
Lancée en décembre 2020, la Stratégie nationale pour les protéines végétales avait, à l’époque, succédé au Plan protéines végétales pour la France (2014-2020). Avec un objectif affiché : doubler la surface agricole semée avec des espèces riches en protéines végétales à l’horizon 2030, soit une augmentation d’un à deux millions d’hectares en une décennie. Pour tenir le cap, une première hausse de 40 % des surfaces dédiées, dès la fin d’année 2023, avait été formulée. En ce mois de janvier 2024, France Stratégie publie un bilan de mise en œuvre pour jauger l’avancement du projet.
Une production à la hausse, malgré des disparités spatiales
S’il est encore trop tôt pour connaître l’évolution, à date, des surfaces consacrées aux protéines végétales, le comité note que « la production de ces cultures a certes progressé de 18 % en 2021, signe d’un meilleur rendement, mais elle est revenue en 2022 à son niveau de 2020 ». La surface des cultures protéagineuses chute de 20 % entre 2020 et 2022, tout comme celle des légumes secs (- 23 %) ; après un recul de -18 % en 2021, le soja perd encore son emprise spatiale de -3 % en 2022. D’autres tirent leur épingle du jeu, notamment les oléagineuses (+ 10 % entre 2020 et 2022) et la luzerne déshydratée (+ 4 %).
Des investissements à la hauteur des prévisions
Parmi les autres ambitions de la Stratégie nationale pour les protéines végétales, un financement à hauteur de 150 millions d’euros lors des deux premières années, dont 50 millions pour la structuration des filières. Parmi les 118 dossiers déposés pour l’appel à projets, « 73 lauréats ont été retenus au terme des différentes vagues », précise le comité. 48.6 millions d’euros sont ainsi engagés. Contrat rempli également pour le soutien à l’investissement dans les agroéquipements, doté d’une enveloppe de 74 millions d’euros : 6 677 bénéficiaires ont été recensés, pour une somme totale de 72.9 millions d’euros engagés. « Le dispositif a connu un vif succès avec des enveloppes consommées dans les heures suivants l’ouverture du guichet », se félicite France Stratégie.
Cap Protéines, en demi-teinte
Un bilan de Cap Protéines, le volet recherche et développement de la Stratégie nationale pour les protéines végétales (pourvu d’un budget de 53.5 millions d’euros, dont 20 millions d’euros provenant de France Relance), a également été présenté. Parmi les objectifs atteints par le programme, le rapport cite « la création ou la structuration de réseaux nationaux d’expérimentation sur les légumineuses à graines » ou encore « l’acquisition et la diffusion de références territorialisées sur les légumineuses fourragères et les systèmes bovins tout à l’herbe (volet de l’Idele) ». A contrario, le programme échoue sur plusieurs dossiers, notamment « l’identification de nouvelles variétés de légumineuses à graines ou fourragères, via le lancement d’une dynamique de sélection ou l’acquisition de références sur des variétés étrangères (collection Icarda) » et « le développement de systèmes agroécologiques en oléo-protéagineux […] adaptés aux changements climatiques ».
Si bien qu’en conclusion de son bilan, France Stratégie reste pour le moins mesuré : « Si le plan de relance a initié une dynamique en faveur des filières protéines végétales, il s’agit désormais d’ancrer durablement une hausse des surfaces en légumineuses sur le territoire national, indépendamment des aléas qui peuvent venir impacter ponctuellement ces productions ».