La Région des Hauts-de-France enregistre de fortes baisses de consommation en bio
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La situation économique de l’agriculture fait passer l’agroécologie au second plan, estime Sophie Lesne, vice-présidente de la Région Hauts-de-France. Elle s’inquiète également de la baisse de la consommation des produits bio.
« La toile de fond n’est pas folichonne », reconnaît Sophie Lesne, vice-présidente en charge de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la pêche à la région des Hauts-de-France. Elle s’exprimait lors d’un point presse le 15 février, juste avant l’ouverture du Salon international de l’agriculture où elle sera présente. L’élue s’inquiète de la hausse des coûts de production qui a du mal à être répercutée en aval. « La filière avicole a subi une augmentation de 33 % des coûts de production en un an », indique-t-elle. Si elle entend toutefois afficher un certain optimisme, elle estime que les récentes déclarations de Michel-Edouard Leclerc ne sont pas de bon augure pour les négociations commerciales.
Les sujets agroécologiques passent au second plan
Une situation économique inquiétante, fragilisant les filières, et qui passe sur le devant de la scène au détriment de l’agroécologie. « Nous aurions parlé au SIA de l’urgence climatique et de la prise de conscience des agriculteurs qui sont dans cette mutation, indique Sophie Lesne. Ces sujets passent désormais au second plan. » La Région entend toutefois poursuivre ses efforts sur le climat, comme elle l’a acté dans son plan agroécologique voté en 2020 et validé par la profession agricole. « La Région va aller plus loin dans la prise en charge des diagnostics carbone, précise-t-elle. Les professionnels nous poussent dans cette voie. »
Une baisse drastique du bio
Autre inquiétude de la Région : le recul de la consommation biologique. Alors que son évolution était positive avec une croissance à deux chiffres, comme en 2018 où elle a augmenté de 23 %, la tendance s’est drastiquement inversée en 2021 sur la plupart des filières : - 18 % pour les farines, - 12 % sur le beurre, - 11 % en fruits et légumes, - 7 % pour le lait, ou encore une baisse de 6 % pour les œufs. « Nous ne savons pas si cette situation est structurelle ou conjoncturelle », reconnaît-elle. Pour limiter la casse, la Région avance avec prudence sur les conversions. « Quelques pourcentages de surproduction entrainent des chutes de prix de 20 %, explique la vice-présidente. Or, c’est une filière qui ne peut fonctionner que par la valorisation. Il faut que nous fassions une nouvelle communication pour la filière. » La production bio concerne 1347 exploitations dans les Hauts de France, soit 5 % des exploitations.
La Région organise trois assises d’ici juillet : le 4 mai à Lille sur l’approvisionnement local, le 11 mai à Lille sur l’avenir de l’élevage, et le 1er juillet à Amiens sur le renouvellement des générations. Les travaux qui en seront issus viendront nourrir la déclinaison régionale du plan stratégique national, PSN, de la Politique agricole commune.