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Label bas-carbone et grandes cultures, l’Apad « dans les starting-blocks »

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Avec bientôt 30 000 hectares certifiés, le label Au cœur des sols porté par l’Apad progresse sur le terrain. Pour mieux valoriser l’agriculture de conservation des sols et mettre en place des PSE, l’association attend la validation de la méthode bas-carbone sur les grandes cultures.

Semis de maïs dans un couvert végétal en agriculture de conservation des sols, semis direct sous cou - © D.R.
Semis de maïs dans un couvert végétal en agriculture de conservation des sols, semis direct sous cou - © D.R.

Un an après le lancement de son label Au cœur des sols, l’Association pour la promotion d’une agriculture durable (Apad) a réalisé un point d’étape, le 5 mars. A l’heure actuelle, 170 exploitations ont reçu le label et 250 autres en ont fait la demande. 185 audits ont déjà été réalisés et une soixantaine est prévue au cours des trois prochains mois. « Avec en moyenne 150 hectares par exploitation, nous en aurons bientôt 30 000 sous le label Au cœur des sols », précise Thibaud François, chargé de mission Label. Un attrait qui s’explique, chez les agriculteurs, par la volonté de crédibiliser auprès des consommateurs leur démarche mais aussi de mieux valoriser leur produit.

Attende de la validation de la méthode grandes cultures

La valorisation économique de l’agriculture de conservation des sols (ACS) était justement au cœur des échanges de ce point d’étape. L’Apad souhaite notamment s’engager en 2021 dans le marché des crédits carbone. Elle attend ainsi la validation de la méthode grandes cultures déposée le 9 septembre 2020 au ministère de la Transition écologique, par un consortium d’acteurs agricoles. « Nous sommes dans les starting-blocks, explique Sophie Gardette, directrice de l’Apad. Dès qu’elle sera validée, nous pourrons nous positionner comme porteurs de projets et prétendre à des crédits carbone. » Selon elle, et grâce à la visibilité apportée par le label, l’association serait déjà en contact avec des entreprises « à la recherche de projets ayant une approche globale, se souciant également de la qualité de l’eau, de la biodiversité, etc. »

En effet, à travers le label bas-carbone, l’Apad souhaite valoriser le stockage du carbone, mais aussi les co-bénéfices de l’ACS. « Le carbone n’est qu’un petit élément de l’ACS, nous discutons avec le ministère de la manière de valoriser les autres services rendus, le système de production globale, auprès des acteurs économiques », précise François Mandin, président de l’Apad. Attendue initialement pour mars, la validation de la méthode devrait désormais plutôt intervenir vers mai, selon l’association.

Valoriser à toutes les échelles

Au niveau européen, l’Apad souhaite également que l’ACS soit éligible au dispositif des ecoschemes. « Nous discutons avec différents acteurs comme le ministère de l’Agriculture , nous y travaillons, indique François Mandin, président de l’Apad. La valeur de notre travail doit être reconnue dans les politiques publiques. »

Autre piste de valorisation évoquée : l’aspect filière. « Les coopératives et industries agroalimentaires ont des impératifs de volumes auxquels nous ne pouvons pas encore répondre, nous croyons davantage aux initiatives de terrain, locales », assure Sylvain Delahaye, administrateur de l’Apad.

 

Le label au cœur des sols

Le label au cœur des sols fonctionne comme un permis à point :

  • 42 points liés aux piliers de l’ACS (couverture du sol, non travail du sol, diversité des cultures)
  • 38 pour les initiatives prises « en plus » (approche collective, communication vers le grand public, suivi d’indicateur, préservation de la biodiversité, formation sur les phytos).
  • Avoir au moins 45 points sur 80.
  • Nouveaux critères cette année pour la viticulture et l’arboriculture