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Label bas carbone, la rédaction de la méthode agroforesterie dans le dernier kilomètre

Le | Projets-territoriaux

Née de réflexions menées dans le cadre de l’élaboration de la méthode haies, la méthodologie agroforesterie pour le label bas carbone est en cours de finalisation. Les partenaires ont notamment du composer avec le manque de références en la matière. Explications avec Léa Lemoine, chargée de mission agroforesterie à Chambres d’agriculture France.

Label bas carbone, la rédaction de la méthode agroforesterie dans le dernier kilomètre
Label bas carbone, la rédaction de la méthode agroforesterie dans le dernier kilomètre

« Le gros du travail est fait, nous en sommes au dernier kilomètre ! » Chargée de mission agroforesterie à Chambres d’agriculture France, Léa Lemoine pilote également le sujet carbone au sein du réseau. Selon elle, la rédaction d’une méthodologie agroforesterie pour le label bas carbone pourrait être finalisée au cours du premier semestre 2023. L’heure est désormais aux derniers ajustements, pour prendre en compte les retours du ministère de la Transition écologique, suite au dépôt, fin 2021, d’une version déjà corrigée de la méthode. « La balle est dans notre camp », résume Léa Lemoine.

Les chambres motrices sur l’agroforesterie

Le document est le fruit de plusieurs années de réflexions, initiées dans le cadre du projet Carbocage, ayant abouti à la réalisation de la méthode haies pour le label bas carbone. « La question s’était alors posée d’inclure les alignements intraparcellaires, rappelle la chargée de mission. Mais les calculs et les données n’étant pas les mêmes, et les haies bénéficiant déjà d’un plan de gestion dédié, l’idée a été abandonnée. » Le choix s’est donc portée sur la réalisation d’une méthode indépendante. Les travaux ont été menés au sein de la Chambre d’agriculture de l’Aube, dans le cadre d’un projet Casdar, en 2021. « Un appel à projets avait été lancé au sein du réseau des chambres, par le ministère de l’Agriculture, pour piloter une réflexion sur la réalisation d’une méthode, rappelle Léa Lemoine. Patrick Cochard, alors conseiller agroforestier à la Chambre de l’Aube et membre du RMT AgroforesterieS y a répondu. » Le ministère de l’Agriculture, des associations, Inrae et des chambres composent notamment le groupe de travail dédié.

Le frein du manque de références

Dans les faits, le document, d’une quarantaine de pages, s’inspire largement de la méthodologie haie. Une ressemblance qui s’explique en partie par le manque de références concernant la capacité de stockage de carbone des arbres agricoles en fonction de leur type, de leur gestion et du territoire. « De plus, il n’existe pas encore de document sur les bonnes pratiques de gestion pour les alignements qui soit reconnu au niveau national comme l’a été le PGDH, Plan de gestion durable des haies », regrette Léa Lemoine. Ces approximations ont été soulevées dès le départ du côté du ministère de la Transition écologique. Des réflexions sont en cours pour y répondre.

Vers une méthode unique pour les arbres agricoles ?

Malgré le manque actuel de références, le ministère de la Transition écologique a tout de même estimé qu’une première version de cette méthode devait être lancée rapidement. Le document répond par ailleurs à une vraie demande du terrain, selon la chargée de mission. « De plus en plus d’agriculteurs ont des alignements intraparcellaires ou souhaitent s’engager dans cette démarche, et face à la promotion du label bas carbone pour les haies, ils pouvaient se sentir oubliés », explique Léa Lemoine. À terme, l’ambition serait de coupler la méthode agroforesterie avec celle dédiée aux haies. « Peut-être, au final, disposerons nous d’une seule méthode pour les arbres agricoles », imagine Léa Lemoine.