Le Grand Est, les Hauts-de-France et la Normandie s’associent autour des fibres textiles
Le | Projets-territoriaux
À l’occasion du lancement d’un appel à manifestation d’intérêt commun sur les fibres naturelles à usage textile, le 18 avril, les vice-présidents en charge de l’agriculture dans le Grand Est, les Hauts-de-France et la Normandie ont affiché leurs ambitions pour ce marché. Le lin, le chanvre et le miscanthus connaissent de belles dynamiques dans ces territoires.
Partenaires sur le sujet du déploiement des protéines végétales, le Grand Est, les Hauts-de-France et la Normandie le sont désormais aussi sur le créneau des fibres naturelles à usage textile. Les trois Régions ont conjointement lancé, le 18 avril, un appel à manifestation d’intérêt commun, pour dynamiser ces filières sur leurs territoires. « Notre objectif est que la France prenne des parts de marché dans ce secteur en expansion », indique à cette occasion Marie-Sophie Lesne, la vice-présidente en charge de l’agriculture aux Hauts-de-France. La demande mondiale en fibres naturelles a en effet doublé en vingt ans, passant de 58 millions de tonnes au début des années 2000 à 113 millions de tonnes en 2021. « Les projections estiment que la demande sera de 149 millions de tonnes en 2030 », ajoute Marie-Sophie Lesne.
Soutien au stockage du lin dans les Hauts-de-France
Compte tenu des caractéristiques de leurs territoires, les Régions partenaires sont bien placées pour se positionner sur ce marché. Les Hauts-de-France sont désormais la deuxième région productrice de lin, derrière la Normandie qui domine le marché au niveau mondial, avec 50 000 ha et 135 000 tonnes produites par an. « C’est une culture rémunératrice pour les producteurs, avec une marge brute pouvant aller jusqu’à 10 000 € par hectare », indique Marie-Sophie Lesne, qui précise que 53 projets sur le lin textile ont été financés dans le cadre du Feader. « Le curseur a été mis sur les bâtiments de stockage », souligne-t-elle.
Triplement des surfaces de chanvre en Normandie
Les efforts portent également sur la filière chanvre. « Nous sommes sollicités par les producteurs et les coopératives qui ont trouvé le moyen de couper la fibre en deux, marquant le franchissement d’un cap, se réjouit la vice-présidente agriculture des Hauts-de-France. Nous accompagnons l’achat de premiers équipements, qui permettront d’étendre les surfaces de production. » En Normandie, les projections prévoient le triplement des surfaces cette année. « Nous avons financé, avec un fabricant belge, la construction d’une machine pour récolter le chanvre », rappelle Clotilde Eudier, la vice-présidente en charge de l’agriculture en Normandie.
Une dynamique positive qui concerne aussi le miscanthus. 1200 hectares sont ainsi cultivés en Normandie. Dans les Hauts-de-France, avec 1000 hectares, les surfaces ont doublé en cinq ans. La fabrication de litières est le débouché principal, avec, dans une moindre mesure, l’alimentation de chaudières biomasse.