Les chambres approchent de la barre des 12 000 conseils stratégiques phytosanitaires
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Lors de son audition, le 11 octobre, par la commission d’enquête sur l’échec des plans Écophyto, le président de Chambres d’agriculture France, Sébastien Windsor, a fait un point d’étape sur le déploiement du conseil stratégique phytosanitaire par son réseau. Il demande, également, des fonds supplémentaires, dans le cadre de la planification écologique, pour réaliser le conseil climat élaboré par les chambres.
Sébastien Windsor avait mis en lumière, lors de la conférence de presse de rentrée du réseau des chambres, l’accélération du déploiement du conseil stratégique phytosanitaire ; sans pour autant fournir de chiffres précis. À l’occasion de son audition par la commission d’enquête sur l’échec des plans Écophyto, le 11 octobre, le président de Chambres d’agriculture France a indiqué que, fin septembre, 11 600 CSP avaient été réalisés, dont près de 8000 depuis le début de l’année, signifiant la forte accélération connue en 2023. « Les conseillers embauchés et formés en 2022 n’avaient pas été missionnés à temps plein sur cette mission, faute d’agriculteurs demandeurs, rappelle Sébastien Windsor. L’accélération de la communication sur ce sujet, début 2023, a permis de donner un coup d’accélérateur aux candidatures. Nous nous mobilisons pour réaliser, d’ici à la fin de l’année, l’ensemble des demandes reçues à date. »
Conscient de l’enjeu lié au nombre de CSP encore à réaliser, le président de CdA France assure que le réseau continue de former des techniciens et « sera au rendez-vous », malgré l’ampleur du défi. « Nous serions en vraie difficulté si nous devions faire les deux CSP nécessaires lors du renouvellement du certiphyto, admet Sébastien Windsor. Néanmoins, je suis à peu près sûr que nous arriverons à tenir la barque pour faire au moins un CSP chez chaque agriculteur, avant ou dans les mois qui suivent le renouvellement de son certiphyto. »
Mobilisation pour déployer leur conseil climat
Pour le président de CdA France, la réalisation du CSP doit être considérée comme « un accompagnement de premier niveau », et « de premiers pas significatifs vers la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires », qui doivent être suivi d’une approche plus globale. Il note que de nouveaux enjeux apparaissent, comme les résistances de certaines plantes aux désherbants. « C’est un phénomène nouveau sur lequel nous sommes en difficulté, souligne le président de CdA France. Ces résistances ont stimulé les adventices et ont donc empêché les agriculteurs de baisser leurs volumes de produits phytosanitaires. »
Il rappelle ainsi le projet de son réseau d’accompagner 10 000 agriculteurs, au cours des deux prochaines années, via un conseil climat global. « Ce travail un peu plus fondamental ne peut pas se faire au travers d’un conseil stratégique unique sur une journée ; il faut aller voir l’exploitant deux, trois, quatre fois dans l’année, pendant au moins deux ans, pour l’accompagner et le rassurer dans ces changements de pratiques », défend Sébastien Windsor.
Les chambres demandent 55 M€ supplémentaires
Pour mener à bien cette mission, les chambres demandent, dans le cadre de la planification écologique, 55 M€. Elles comptent également mobiliser les 15 M€ supplémentaires accordés via le Casdar, dans le projet de loi de finances 2024, pour « aller un cran plus loin » dans l’acquisition de références, et notamment mieux mesurer l’impact du changement de pratiques, en particulier sur le revenu, conclut Sébastien Windsor.