L’irrigation des parcelles bio, chapitre à part entière du dossier des bassines
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Dans les Deux-Sèvres, où les projets de bassines cristallisent les tensions, Agrobio 79 réclame une priorisation du bio pour les réserves déjà en fonctionnement. Coop de l’eau 79 et les chambres d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine et des Deux-Sèvres ont répondu, le 15 juin, affirmant que l’AB profitait déjà de l’irrigation pour prospérer dans la région.
Les questions autour des projets de retenues d’eau, bassines ou méga-bassines, selon le nom qu’on leur donne, continuent d’agiter le département des Deux-Sèvres. En témoigne le récent échange de communiqués entre Agrobio 79, d’un côté, et les chambres d’agriculture locale et Coop de l’eau 79, de l’autre. Le 14 juin, c’est l’association de promotion et d’accompagnement de l’agriculture bio qui ouvrait le débat, réclamant, pour les bassines déjà en fonctionnement, « que l’attribution de quotas d’irrigation soit conditionnée à des engagements individuels ayant des bénéfices pour l’environnement ». Dans le même élan, c’est une priorisation des cultures produites en bio qui est demandée.
Les chambres répondent à Agrobio 79
Le lendemain, une lettre ouverte signée par la Coop de l’eau 79 et les chambres d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine et des Deux-Sèvres, vient affirmer que « de 2010 à 2020, l’irrigation a permis d’accélérer fortement les conversions en agriculture biologique », et que les bassines déjà en fonctionnement sont précisément des contributrices à cette dynamique. Citant les données du recensement agricole, les trois structures rappellent qu’il y a 16 % d’irrigants en agriculture biologique sur le bassin Sèvre-Mignon soit, en proportion, « une fois et demi plus que chez les non irrigants ». Pour répondra à Agrobio 79, l’exemple du bassin Autizes-Vendée est également donné : presque le quart (23 %) des irrigants y travaillent en bio. Le nombre d’irrigants « AB » a été multiplié par cinq entre 2010 et 2020 sur ce bassin, alors que celui des exploitations en agriculture biologique sans irrigation a été multiplié simplement par deux sur la même période.
« L’AB déjà au premier rang des critères d’attribution »
Autre rappel des chambres : « l’agriculture bio […] est déjà au premier rang des critères d’attribution des volumes d’eau », gérés par un organisme public, l’Établissement public du Marais poitevin (EPMP) […], sur proposition d’une commission ad hoc où siègent tous les syndicats agricoles ».
Les deux chambres d’agriculture locales et Coop de l’eau 79 font un pas vers Agrobio 79 et concluent que le stockage par réserve, pour un accès sécurisé à l’eau, peut bel et bien accélérer la transition agroécologique, « dont le développement de l’agriculture biologique est un des éléments, parmi d’autres ». Et de citer l’agriculture de conservation des sols, l’irrigation d’appoint sur les couverts, les dérobées ou les cultures associées, ou encore les infrastructures agroécologiques favorables aux auxiliaires de cultures.