Manghjemu Corsu, la marque de La coopération agricole Corse prend de l’ampleur

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La clémentine est une des productions principales de Corse.[/caption]

Le projet de la marque Manghjemu Corsu, lancée par La coopération agricole de Corse, avait pourtant mal démarré. La structure avait déposé un dossier en 2016 dans le cadre des Projets alimentaires territoriaux, PAT, mais qui n’a pas été retenu. « Même si les coopératives disposent des volumes, de la logistique et de l’organisation nécessaires, il leur est difficile de répondre aux PAT de par la territorialité et la segmentation de ses projets », reconnaît Nathalie Collette, directrice de La coopération agricole de Corse. Qu’à cela ne tienne : grâce à un écho favorable auprès de la Draaf et de la CDC, ainsi qu’un accompagnement du Crous de Corse et de l’Université de Corse, la marque a pu voir le jour fin 2016. Elle repose sur l’adhésion d’établissements de restauration collective à un cahier des charges qui impose 25 % de produits insulaires dans la composition de ses menus. Aujourd’hui, 120 établissements sont concernés, un bon score.

En route vers le GR20

« Manghjemu Corsu est associée aux travaux des cinq PAT labelisés en Corse et d’autres projets alimentaires au travers desquels nous espérons encore développer sa notoriété », explique Nathalie Collette. Le Parc naturel régional de Corse est en train de revoir sa politique d’approvisionnement des refuges du fameux GR20 pour favoriser les produits locaux. « Les modalités de fonctionnement des refuges et l’étendue du GR sur une grande partie du territoire corse devrait faciliter l’intégration pour les coopératives, indique-t-elle. Ce projet nous plaît beaucoup de par ses objectifs et la notoriété du GR20 ! »

Les premiers enjeux de Manghjemu Corsu étaient la promotion des savoir-faire agricoles et alimentaires insulaires ainsi que l’éducation alimentaire des plus jeunes. « Nous avons démarré avec l’Université de Corse, puis l’enseignement primaire et secondaire, retrace la directrice de LCA Corse. Un grand nombre d’écoles ne disposent pas de cuisine et font appel à une cuisine centrale, Corse centrale de restauration située à Biguglia, qui a adhéré à Manghjemu Corsu. Elle travaille régulièrement avec les coopératives qui, avec ce prestataire, ne sont pas contraintes de répondre à des marchés publics. »

Gaspillage alimentaire et justice sociale

Petit à petit, la marque élargit son périmètre d’action. En 2019, elle a évolué vers la restauration commerciale. Puis, en 2020, elle s’est engagée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire avec la réalisation de diagnostics à l’Eplefpa* de Sartène et à la cité scolaire et l’Ehpad du Fium’Orbu. En 2021, La coopération agricole Corse s’est lancée dans le thème de la justice sociale. « Dans le cadre du Plan national nutrition santé, PNNS, nous avons mis en place des ateliers à destination des publics précaires, avec deux associations caritatives régionales, ajoute Nathalie Collette. Nous avons malheureusement eu du mal à travailler avec les Restos du cœur ou la Croix rouge car elles sont soumises à des contraintes nationales notamment en termes de publications et de communication. C’est plus simple avec des structures locales. » L’an passé, les actions ont porté sur la manière de cuisiner les restes et de faire ses courses.

Cette année, LCA Corse poursuivra ses actions et les étendra à la jeunesse avec un volet « maîtrise du poids et lutte contre le surpoids et l’obésité » en partenariat avec le Crous de Corse et les infirmières des établissements scolaires.

*Eplefpa : Établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole

• Les coopératives Corses en chiffres

 20 coopératives rassemblant 12 filières, dont 3 coopératives d’approvisionnement

 100 M€ de CA, dont 20 M€ pour celles dédiées à l’approvisionnement