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Phytosanitaires, garder la dynamique collective malgré la baisse des Groupes 30 000 dans le Grand Est   

Le | Projets-territoriaux

Les coopératives et négoces agricoles qui ont choisi la vente de produits phytosanitaires ne pourront plus encadrer de Groupes 30 000. Cette situation va fortement ralentir la dynamique engagée depuis 2016 dans le Grand Est, ce que déplore Véronique Laudinot, animatrice Écophyto à la Chambre d’agriculture régionale.

Phytosanitaires, garder la dynamique collective malgré la baisse des Groupes 30 000 dans le Grand Est   
Phytosanitaires, garder la dynamique collective malgré la baisse des Groupes 30 000 dans le Grand Est   

Dans le Grand Est, 18 des 55 Groupes 30 000 existants ne devraient pas être renouvelés. « Ils sont animés par des coopératives ou négoces qui ont choisi la vente de produits phytosanitaires et qui ne peuvent donc plus réaliser de conseil en la matière, précise Véronique Laudinot, animatrice Écophyto à la Chambre d’agriculture Grand Est. C’est dommage pour nous de perdre le lien avec les distributeurs sur cette question car il y avait une belle dynamique dans la région. »

Les Groupes 30 000 ont rapproché les acteurs dans les territoires

Depuis la loi Egalim instaurant la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaire, les distributeurs ayant choisi la vente ne peuvent en effet plus animer de Groupes 30 000. « Or, ces groupes ont rapproché des acteurs qui ne travaillaient pas ensemble, poursuit-elle. Le collectif permet d’aller plus loin dans le changement de pratiques. Donc notre zone, EMC2 animait par exemple 15  de ces groupes. »

Une belle dynamique sur les GIEE

La réduction des Groupes 30 000 pourrait bénéficier aux Groupements d’intérêt économique et environnement, les GIEE. « C’est une hypothèse puisque la thématique étant plus large que les pesticides, les distributeurs peuvent s’insérer dans le dispositif, reconnaît l’animatrice Écophyto. J’espère que nous allons pouvoir conserver le lien avec la distribution par cette voie. » Les GIEE connaissent une belle dynamique : ils sont passés de 43 en 2018 à 73 cette année dans le Grand Est, ce qui représente 950 exploitations. « Les livrables sont moins lourds pour les GIEE que pour les Groupes 30 000 et les possibilités de financement pour les investissements sont plus simples », indique-t-elle.

Un premier bilan en 2022

Cette année, la Chambre d’agriculture va publier une première synthèse des résultats des Groupes 30 000 sur la réduction des produits phytosanitaires. Elle devrait également tester une nouvelle approche territoriale en ciblant les actions sur des zones à fort enjeu sur la ressource en eau.