Planification écologique, les chambres veulent réaliser 1000 diagnostics personnalisés d’ici à septembre 2024
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Une ambition saluée, dont la mise en pratique mérite d’être finement analysée. Voilà la position de Chambres d’agriculture France sur la planification écologique. Des simulations devraient être réalisées d’ici à la fin de l’année, ainsi qu’une première vague de diagnostics climat sur la prochaine campagne, afin de territorialiser l’application de cette feuille de route au plus près des réalités du terrain, a expliqué le président du réseau des chambres, Sébastien Windsor, à Référence Agro.
Le Conseil national de planification écologique prévu le 5 juillet ayant finalement été retrogradé en simple réunion ministérielle, les acteurs du monde agricole doivent encore s’armer de patience dans l’attente des annonces d’Emmanuel Macron sur le sujet. Malgré l’annulation de l’événement auquel elles devaient participer, plusieurs organisations agricoles (Chambres, La Coopération agricole, FNSEA, JA) ont exprimé, le 4 juillet, leurs attentes en la matière. « Nous appelons cette planification de nos vœux depuis un certain temps, car le monde agricole subit une accumulation de réglementations pas toujours cohérentes », indique à Référence agro Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture France, dans la foulée de cette prise de parole commune. S’il se dit « favorable » à cette feuille de route, Sébastien Windsor insiste sur la nécessité d’anticiper et d’encadrer son déploiement effectif sur le terrain.
Mobilisation de 100 fermes de référence
« Pour l’heure, la planification écologique n’est qu’un exercice théorique, glisse le président de Chambres agriculture France. Elle doit être mise en perspective avec la réalité des agriculteurs. » Pour cela, le réseau va mobiliser cent fermes de référence pour évaluer si les objectifs fixés sont atteignables. « Par exemple, si l’on prend l’exemple des linéaires de haies à implanter, cela nous permettra de voir quels types de fermes, dans quelles régions, peuvent y contribuer et dans quelle mesure, précise Sébastien Windsor. Ces simulations resteront théoriques, nous sommes capables de les réaliser d’ici à la fin de l’année. »
1000 diagnostics personnalisés sur la campagne 2023-24
Forte de ces premières réflexions, la tête de réseau des chambres d’agriculture souhaite en parallèle déployer une phase test de la réalisation de diagnostics d’adaptation et d’atténuation du changement climatique. Objectif : fournir à l’agriculteur une feuille de route personnalisée, pour l’accompagner dans son changements de pratiques sur cinq ans. L’ambition affichée est de réaliser mille tests entre septembre 2023 et septembre 2024. Les exploitations ont déjà été identifiées, les candidatures ayant été très nombreuses. « Cela fait partie de notre projet de conseil climat, rappelle Sébastien Windsor. Dans ce cadre, nous souhaiterions réaliser 15 à 20 000 diagnostics chaque année, dès 2024. Il faudra payer l’accompagnement humain nécessaire, qui s’annonce colossal, mais pour l’heure rien n’est calé côté financement. » Selon le président de CdA France, les besoins en la matière s’élèveraient autour de 40 à 50 000 jours de conseillers, soit entre 30 et 60 M€ par an.
La planification écologique doit être une réglementation « chapeau » qui donne de la cohérence à toutes celles qui suivront, et qui doit donc aussi être portée à l’échelle européenne. Les leviers à activer pour le secteur agricole nous ont été communiqués il y a un mois. Nous avons besoin de temps maintenant pour entrer dans l’analyse.
Sébastien Windsor
président de Chambres d’agriculture France