Produire plus écologique, les Culturales accompagnent les céréaliers
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Comment réduire l’usage des pesticides, se convertir au bio, améliorer les sols, monter un projet de méthanisation… Le salon des Culturales a dédié un pôle technique à ces problématiques pour répondre aux questions des producteurs de grandes cultures. Tour d’horizon.
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Céline Drillaud, ingénieur régional Poitou-Charentes chez Arvalis, et Diane Chevassieux, ingénieur régional Poitou-Charentes chez Arvalis[/caption]
C’est sous un soleil de plomb que le monde des grandes cultures s’est retrouvé, après plus d’un an de visioconférences et de distanciation sociale. Du 15 au 17 juin à Bétheny près de Reims, Arvalis-Institut du végétal organisait le premier grand salon agricole, Les Culturales, en présentiel depuis la pandémie de la Covid-19. La transition agroécologique et l’adaptation au changement climatique étaient au cœur de l’espace technique. Méthanisation, numérique, fertilité des sols, agriculture biologique et réduction des produits phytosanitaires, les céréaliers ont pu rencontrer des ingénieurs et techniciens des instituts techniques pour répondre à leurs questions.
Pucerons, cicadelle et septoriose
Parmi elles, la lutte contre les pucerons sur blé et orge, contre la cicadelle du blé et la septoriose. Le levier variétal était particulièrement mis en avant. « Nous disposons aujourd’hui de variétés productives, tolérantes à la septoriose et qui évitent des passages de produits phytosanitaires », indique Diane Chevassieux, ingénieur régional Bourgogne chez Arvalis. Sur les orges, les variétés résistantes à la jaunisse sont toutefois plutôt orientées vers un débouché alimentation animale. « Nous attendons des variétés sur la brasserie, explique Céline Drillaud, ingénieur régional Poitou-Charentes chez Arvalis. Nous insistons sur le fait de ne pas traiter systématiquement contre les pucerons du fait des risques de résistances, et parce que le traitement n’est pas efficace en prévention. Il faut revenir à l’observation dans les champs mais cela n’est pas simple et prend du temps. »
Peu de solutions de biocontrôle efficaces
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Gilles Sauzet, ingénieur développement chez Terres Inovia[/caption]
Quid du biocontrôle ? L’utilisation du soufre contre la septoriose se développe. « En 2018, 4 % des surfaces de céréales recevaient du soufre, contre 13 % en 2020, ajoute Diane Chevassieux. Nous testons actuellement l’intérêt de combiner le phosphanate de potassium avec le soufre. » Mais les deux ingénieurs attendent encore de véritables solutions de biocontrôle. « Dans nos essais, nous voyons beaucoup de produits arriver mais les résultats sont encore modestes », reconnait Céline Drillaud.
Autre manière de réduire l’usage des pesticides : l’agriculture de précision. Les organisateurs du pôle technique avaient choisi de mettre en avant la pulvérisation localisée, grâce à la détection satellitaire des adventices. « La problématique des agriculteurs est la fiabilité et le prix de ces technologies », reconnait Damien Gaudillat, technicien pulvérisation chez Arvalis.
La fertilité des sols était également présentée comme un axe fondamental pour diminuer les intrants. Un point majeur dans la réussite de la culture du colza, dont les impasses techniques pour la gestion des ravageurs et les difficultés d’implantation découragent les agriculteurs. « Ils doivent miser sur une bonne santé physique et chimique des sols, explique Gilles Sauzet, ingénieur développement chez Terres Inovia. Laquelle doit permettre une bonne implantation et des prélèvements d’eau et d’éléments à la hauteur des besoins, pour une plante en bonne santé. »
Méthanisation, choisir les bons Cive
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Damien Gaudillat, technicien pulvérisation chez Arvalis[/caption]
Quant à la méthanisation, les questions ont tourné autour du choix des Cultures intermédiaires à vocation énergétique, Cive. « L’important est de trouver un compromis entre la production de biomasse et la réduction des impacts pour la mise en place culture suivante, explique Nicolas Dagorn, ingénieur bioressources pour Arvalis. Dans nos essais, nous observons peu de différences entre les espèces. Le plus important est le choix de la variété et de sa précocité. »