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Agrivoltaïsme, la rentabilité agronomique avant la rentabilité énergétique 

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La Ferme Digitale a mis l’agrivoltaïsme au cœur d’une table ronde, le 16 février. L’occasion pour Ombrea et Total Quadran de dévoiler les ambitions de leur partenariat, renforcé après un appel d’offres remporté en décembre 2020, et de revenir sur les objectifs de la technologie.

Agrivoltaïsme, la rentabilité agronomique avant la rentabilité énergétique 
Agrivoltaïsme, la rentabilité agronomique avant la rentabilité énergétique 

Depuis un an, Ombrea, start-up de l’agritech, et Total Quadran, dédié au développement et à la production d’énergie renouvelable en France, travaillent en étroite collaboration sur l’agrivoltaïsme. En décembre, les deux entités ont remporté un appel d’offres lancé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), comprenant l’équipement de six grandes installations de production agrivoltaïque. Avec 16 mégawatts au total, le duo remporte 20 % des volumes attribués. Lors d’une vidéoconférence organisée par La Ferme Digitale le 16 février, Julie Davico-Pahin, co-fondatrice d’Ombrea, et Damien Reygrobellet, directeur partenariats Total Quadran, ont détaillé le partenariat.

35 hectares de cultures couvertes

Les projets couvriront 35 hectares de cultures en Occitanie, en Provence-Alpes Côte d’Azur et en Auvergne-Rhône-Alpes avec une mise en service prévue pour 2023. En produisant 18 GWh, ils répondront aux besoins de consommation de 16 000 habitants. « Notre défi est de construire davantage de sites de production d’électricité avec la solution Ombrea pour convaincre », affirme Damien Reygrobellet. « Avec la technologie d’ombrières intelligentes, nous sommes capables de moduler l’ombrage en apportant aux plantes le microclimat dont elles ont besoin pour leur développement », précise Julie Davico-Pahin.

Des rendements maximisés de 17 %

L’outil permet non seulement de maximiser les rendements agricoles de 17 % mais aussi d’économiser l’eau de près de 30 %, selon une étude sur la pivoine. « Nous sommes aussi une solution contre les aléas climatiques, assure-t-elle. La production énergétique va dépendre de la culture que l’on abrite, de son territoire et des pratiques de l’agriculteur. » Depuis le lancement de cet outil, la production énergétique permet de couvrir 100 % des frais engagés. Un point que l’horticulteur, Anthony Fremiot, utilisateur de l’outil, confirme : « La vente d’électricité permet d’amortir l’outil. Avec mon installation, je peux fournir 30 foyers dans l’année ».

« On ne peut pas investir dans le projet en ayant l’énergie en ligne de mire »

L’objectif n’est pas d’atteindre une rentabilité énergétique mais bel et bien une rentabilité agronomique. « C’est un outil agricole pour doper les cultures avant tout, insiste Julie Davico-Pahin.  On ne peut pas investir dans le projet en ayant l’énergie en ligne de mire. Les ombrières sont une solution au changement climatique. La production d’énergie est un levier économique pour aider les agriculteurs à se doter d’une protection climatique innovante. »

Ombrea table sur l’agrivoltaïsme dynamique. En modulant l’ouverture et la fermeture de la structure, la société aixoise joue sur une dizaine de paramètres autour du climat pour les bienfaits de la plante.

Pour l’heure, les ombrières sont installées sur des cultures de plein champ, en horticulture, maraîchage, arboriculture et viticulture.