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Biocontrôle et sensibilité des variétés à l’étude pour lutter contre la JNO

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Dans le cadre de Phloème, évènement organisé le 3 novembre, les résultats d’une étude portant sur la JNO ont été présentés. L’efficacité du biocontrôle et de différentes variétés de blé, pour lutter contre les pucerons à l’origine de cette maladie, a été étudiée. Si quelques tendances en ressortent, les travaux sont à poursuivre pour affiner les résultats.

Biocontrôle et sensibilité des variétés à l’étude pour lutter contre la JNO
Biocontrôle et sensibilité des variétés à l’étude pour lutter contre la JNO

Les néonicotinoïdes permettaient de lutter contre les pucerons responsables de la jaunisse nanisante de l’orge, JNO. Suite au retrait de ces molécules, le projet de recherche ABCD-B, mené entre 2018 et 2021 dans le cadre du plan Écophyto(1), s’est intéressé aux alternatives techniques mobilisables. « Une seule famille chimique est désormais disponible, celle des pyréthrinoïdes, ce qui suscite des inquiétudes sur l’apparition de résistances », explique Nathalie Robin, ingénieure chez Arvalis, à l’occasion d’une présentation de ces résultats, le 3 novembre, lors de l’évènement Phloème.

Plusieurs solutions de biocontrôle à l’étude

Un premier volet des travaux porte sur l’identification de produits de biocontrôle sur l’orge. Onze solutions de biocontrôle ont été testées, sur le terrain et en conditions contrôlées. Dans le cas du premier test, mené en 2019, « seules les applications d’azadirachtine et d’huile de paraffine ont réduit les infestations de près des 50 % fin novembre, avec respectivement un gain de rendement de +30 et +17 q/ha », précise l’étude. « Les autres solutions présentent des effets plus variables et/ou plus faibles, voire inexistants », complète Nathalie Robin,

Une seule solution, à l’efficacité partielle, identifiée

Les essais menés l’année suivante confirment l’intérêt de l’huile de paraffine, avec une réduction de moitié des infestations, et des gains de rendement entre 21 et 31 q/ha. Les essais de 2021 se sont donc concentrés sur cette solution. « Les rendements moyens témoignent d’un gain de rendement supérieur pour les quatre applications à la dose de 10 l/ha. (…) Cette étude est à poursuivre pour confirmer l’effet du positionnement », indique un compte-rendu de l’étude. À noter, en revanche, qu’aucun effet de l’huile de paraffine n’a été observé en conditions contrôlées, contrairement à l’azadirachtine. « Bilan de ces quatorze essais, soit environ 70 tests : nous avons donc identifié une seule solution, l’huile de paraffine, permettant une efficacité de 50 % », résume Nathalie Robin. La chercheuse insiste donc à la poursuite de ces travaux, pour notamment accroître cette efficacité. D’autres solutions seraient par ailleurs en cours d’expérimentation.

Étude de la sensibilité de plusieurs variétés de blé

Le programme de recherche a également exploré un autre volet, celui du levier variétal, pour le blé. Des tests ont été menés sur une quinzaine de variétés, qui ont été réparties en trois groupes en fonction de leur sensibilité :

  • Solindo CS, RGT Libravo, Nemo et LG Absalon sont les moins sensibles avec des pertes moyennes de rendement entre 16 et 19 %,
  • Chevignon et Hyking sont dans une moyenne intermédiaire,
  • RGT Cesario, Rubisko, Unik, KWS Extase sont les plus sensibles, avec des pertes moyennes de rendement entre 24 et 29 %.

Néanmoins, « si la perte de rendement est globalement liée au pourcentage de surface avec les symptômes de JNO, le lien n’est cependant pas parfait : les variétés les plus affectées ne sont pas nécessairement celles présentant les symptômes les plus marqués », souligne l’étude. En conditions contrôlées, aucune différence significative n’a été observée entre les variétés en ce qui concerne le taux de transmission. Là encore, Nathalie Robin insiste sur la nécessaire poursuite des travaux.

« Face à l’efficacité partielle des solutions expérimentées, des travaux sont également à envisager en combinant les leviers agronomique et génétique afin de répondre à la diversité des infestations de pucerons et des conditions climatiques rencontrées », conclut l’étude.


(1) Appel à projets plan Écophyto II, protection durable des cultures sans néonicotinoïdes