Carbon farming, le stockage de carbone plus rentable dans les cultures que dans l’élevage

Alors que la Commission européenne doit présenter, à la fin de l’année, une proposition de législation sur le stockage de carbone, ou carbon farming, une étude sur le sujet a été présentée, le 11 juillet, à la commission agriculture du Parlement européen. Si le secteur agricole a réduit de 20 % ses émissions de gaz à serre depuis 1990, la majorité de cette baisse a eu lieu avant 2005. Depuis, les émissions stagnent. « Il sera difficile de réduire davantage ces émissions sans de changements significatifs des pratiques, des systèmes, des niveaux d’activité et de la réglementation », explique Pilar Andres, co-auteure de l’étude. Cette dernière insiste tout particulièrement sur la différence entre le potentiel de stockage, et ce qu’il est réellement possible et intéressant de mettre en place pour les agriculteurs (voir image). Si l’écart est faible pour les cultures (potentiel technique de 2 248 Mt CO₂eq pour un potentiel rentable de 2 023,68 Mt eq CO₂), il est bien plus important pour les prairies (1 620,87 Mt CO₂eq contre 972,52 Mt CO₂eq). Concrètement, stocker du carbone serait moins intéressant économiquement pour les activités d’élevage que de cultures. Pilar Andres alerte également sur plusieurs pratiques : l’épandage des boues d’épuration compostées, (avoir la garantie de contrôles de sécurité stricts) l’agriculture de précision et le biochar (avoir un système de labellisation).