Coexistence OGM et non - OGM : de grandes distances d’isolement préconisées
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__La coexistence des filières OGM et non-OGM en Europe, où la taille des champs est en moyenne relativement faible ne serait possible qu’en employant de grandes distances d’isolement, avec un système d’information des agriculteurs performant, ou dans des zones dédiées de production, que celles‐ci soient OGM ou non‐OGM.__ C’est un des résultats de Co‐Extra, programme de recherche européen qui porte sur la coexistence des filières OGM et non-OGM et la traçabilité, présentés du 2 au 5 juin lors d’un colloque organisé par l’Inra, l’Institut national de la recherche agronomique. M.L. et S. Ay. Ce programme s’intéressait à toutes les composantes de la coexistence de ces deux productions, « de la fourche à la fourchette », précise Yves Bertheau, le coordonateur du projet. Les études ont donc porté à la fois sur l’expérimentation et la modélisation au champ des flux de gènes, les stratégies de bioconfinement, les rapports coûts-bénéfices de cette coexistence et de la traçabilité, la traçabilité documentaire, les méthodes actuelles et futures de détection des OGM, autorisés ou non, les opinions des consommateurs, le cadre juridique ou encore l’organisation possible de l’indemnisation… __L’étiquetage « non-OGM » indispensable__ Les chercheurs insistent sur le fait que les compagnies européennes n’ont pas encore été confrontées à la coexistence car la production européenne d’OGM est actuellement limitée. « La coexistence des filières OGM et non‐OGM n’est possible que si tous les opérateurs peuvent valoriser leur production, indique les chercheurs de Co-Extra. Ceci est particulièrement vrai pour les produits dérivés des animaux qui ne sont pas étiquetés, que l’animal ait été nourri ou non avec des produits OGM ». Ainsi, pour les chercheurs, la coexistence ne peut donc être assurée dans l’UE que si l’étiquetage « non‐OGM » est possible. Selon Co-Extra, les règles de coexistence doivent assurer une meilleure répartition des surcoûts dans les filières : ceux introduisant une nouvelle technologie doivent prendre en charge les coûts de ségrégation, du champ au consommateur. Ce programme qui a débuté il y a quatre ans se conclura en septembre. Il a réuni plus de 200 équipes scientifiques de 18 pays de l’Union ainsi que du Brésil, de Russie et d’Argentine.