Des expérimentations pour définir les contours de l’agrivoltaïsme
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L’Ademe veut acquérir des connaissances sur l’intérêt de l’agrivoltaïsme et créer un référentiel national. Elle participe à des expérimentations, dont le projet Cabanon dans les Bouches-du-Rhône, porté par la société Voltalia.
L’agrivoltaïsme est une technologie en vogue pour adapter les cultures à l’évolution climatique. Grâce à des panneaux mobiles, le système s’adapte au besoin d’ensoleillement ou d’ombrage de la plante. Si les attentes sont fortes, la technique a encore besoin de se confronter à l’échelle du terrain. C’est l’objectif du projet Cabanon, porté par la société Voltalia et présenté le 15 septembre à l’occasion du Space. Il s’étend sur 4,5 hectares à Saint Etienne du Grès dans les Bouches-du-Rhône, sur une production de salades. « L’exploitant voulait produire certaines variétés sensibles à la chaleur », explique Apolline Turnel, consultante agricole chez Voltalia.
Protéger du climat et des bioagresseurs
Le maraîcher teste donc l’intérêt de la mise en place au-dessus de ses légumes de panneaux trackers dynamiques, commandés par un outil d’aide à la décision, qui suit la courbe du soleil : le système va donc soit protéger la culture des rayons, soit favoriser son ensoleillement. « L’agrivoltaïsme protège des aléas climatiques mais également des bioagresseurs, précise Apolline Turnel. Nous travaillons à l’automatiser entièrement grâce à des capteurs permettant d’identifier le microclimat sous les panneaux. »
Un cahier des charges national
Mené avec le Ceta des maraîchers de Château-Renard et l’Association Provence de recherche et d’expertise légumière (Aprel), le projet s’étale sur vingt ans. Les résultats seront communiqués à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, Ademe. Ils participeront à l’acquisition de retours d’expériences chiffrés et d’un référentiel national. « L’Ademe travaille sur la définition de l’agrivoltaïsme et sur un cahier des charges pour éviter les dérives », indique Apolline Turnel.
Le projet Cabanon a bénéficié d’un appel d’offre du ministère de la Transition écologique. Les partenaires cherchent également des financements participatifs. « Il faut compter un budget de cinq millions d’euros pour cinq hectares, explique Voltalia. Nous finançons toute la structure et nous nous rémunérons sur la vente d’électricité. »
Des perspectives en élevage
Les travaux devraient durer deux ans, après la réalisation d’une étude d’impact et la délivrance du permis de construire par le maire. « Nous avons fait le choix d’une structure réversible pour ne pas participer au phénomène d’artificialisation des sols », précise Apolline Turnel.
Voltalia a d’autres projets en cours en arboriculture, où les panneaux pourraient servir de remparts contre la grêle. Des applications sont également envisageables en élevage.