Des parcelles plus petites, des cultures et des adventices diversifiées
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Une équipe de recherche internationale, menée par l’Inrae et le CNRS, ont étudié l’impact de la longueur des bordures de champs et de la diversité des adventices dans la parcelle, sur la production agricole. L’étude vient de paraître dans le dernier numéro de Journal of Applied Ecology.
Plus les parcelles sont morcelées et les cultures diversifiées, plus les adventices sont variées au centre des champs. Voici une des conclusions d’une étude conduite par des scientifiques de l’Institut national de recherche pour l’alimentation et l’environnement (Inrae) et du CNRS, en collaboration avec des équipes allemandes, espagnoles, anglaises et canadiennes, publiée dans le numéro de Journal of Applied Ecology, paru le 06 avril.
« Cette étude présente deux originalités, explique Audrey Alignier, coordinatrice de l’étude, de l’unité mixte de recherche biodiversité, agroécologie et aménagement du paysage (Inrae, ESA, Institut agro). La première est la contribution de la mosaïque des cultures à l’hétérogénéité du paysage. Auparavant non prise en compte, elle apparaît aujourd’hui comme un élément constitutif. La seconde concerne l’étude de la diversité des adventices au centre du champs et pas seulement sur les bords : le paysage a davantage d’effet au cœur de la parcelle. »
Favoriser la pollinisation et les auxiliaires
Les chercheurs ont comparé les diversités de plantes spontanées au sein de 1 451 parcelles cultivées, situées dans 432 paysages agricoles d'1 km² dont la longueur totale de bords de champs, la diversité des cultures et la proportion de milieux semi-naturels variaient. Au total, 899 espèces de plantes ont été identifiées. « Les plantes adventices ont un vrai rôle à jouer dans le soutien de services écosystémiques comme la fourniture de ressources alimentaires et d’abri pour une grande variété d’auxiliaires ou de pollinisateurs », appuie Audrey Alignier.
Faire jouer la concurrence entre adventices
Mais quand est-il de l’impact sur le rendement ? « Plusieurs études récentes montrent que la diversification des communautés végétales n’affecte pas les rendements et que la diminution de la taille des parcelles ne modifie pas la production et ne complique pas la récolte, poursuit la chercheuse. Même si cela peut paraître contre-intuitif en ce qui concerne la stratégie de désherbage, les recherches montrent qu’en favorisant la diversité des adventices au sein de la parcelle, aucune espèce ne domine, ce qui limite considérablement le développement de plantes envahissantes. »