Référence agro

Deux études confirment les atouts environnementaux des cultures diversifiées et des prairies permanentes

Le | Recherche-developpement

Publiées à quelques jours d’intervalle, fin novembre, deux études documentent les atouts des cultures diversifiées vis-à-vis des réductions d’usages de pesticides, et pour réduire la pression des bioagresseurs. Cette deuxième conclusion est valable quand le paysage compte également des prairies permanentes.

Deux études confirment les atouts environnementaux des cultures diversifiées et des prairies permanentes
Deux études confirment les atouts environnementaux des cultures diversifiées et des prairies permanentes

La diversité des cultures, et plus globalement des espèces végétales, ainsi que ses effets bénéfiques pour l’environnement, sont de plus en plus documentés. Deux nouvelles études viennent de s’ajouter la littérature scientifique sur ce sujet, chacune avec son angle spécifique.

Combiner praires permanentes et cultures diversifiées

La première est parue le 17 novembre dans PNAS. Elle est le fruit d’un travail d’Inrae, le CNRS et La Rochelle Université. Elle croise deux paramètres, sur un même territoire : la présence d’habitats semi-naturels (prairies temporaires et permanentes, haies) d’une part, et la diversité des cultures d’autre part. Près de mille parcelles ont été suivies pendant 7 ans. « La présence à proximité des parcelles agricoles de nombreuses prairies permanentes anciennes, non-fertilisées et avec une grande diversité de plantes et d’insectes, favorise la régulation des ravageurs », concluent les chercheurs. Une augmentation de 23 % de la régulation des insectes ravageurs par les prédateurs et une diminution de 19 % de leur nombre ont été constatés sur ces parcelles. Les paysages présentant des cultures diversifiées permettent quant à eux d’augmenter de 16 % en moyenne la régulation des plantes adventices avec une réduction de 6 % de leur nombre dans les parcelles.

Les données de Dephy analysées

Quelques jours plus tôt, le 16 novembre, Inra co-publiait une autre étude, dans Nature communications, avec l’Institut Agro de Dijon. Elle s’appuie sur des données générées par les réseaux Dephy, soit 14 556 observations dans 1334 systèmes de grandes cultures. Les chercheurs se sont intéressés aux quantités de pesticides utilisées. Verdict ? « La diversification permet de réduire d’environ 20 % l’usage de pesticides pour la plupart des cultures », précise Inrae dans un communiqué.

Ainsi, faire passer le nombre de familles botaniques, dans le système de culture, de un à quatre, permet de réduire de 19 à 23 % l’utilisation de pesticides sur le soja, la betterave, le tournesol ou le maïs. Sur les céréales à paille, en revanche, « aucun effet spécifique de la diversité n’a été observé », tandis que les couverts végétaux d’interculture ne contribuent pas à la réduction des pesticides, mais plutôt à une augmentation de l’utilisation d’herbicides.