Space 2016. Élevages intensifs des porcs : l'importance de la santé et du bien-être
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« Les maladies de production correspondent à des maladies multifactorielles, infectieuses ou non, associées à l’intensification de l’élevage. Elles impactent la santé et le bien-être des animaux mais également la productivité de l’élevage tout en ayant un impact négatif sur l’environnement via une utilisation massive de médicaments », introduit Nathalie Le Floc’h, de l'Inra de Rennes.
L’importance du bien-être de la truie
Menés le cadre du projet européen Prohealth, des travaux ont montré que les conditions d’élevage des truies pendant la gestation influencent le taux de mortalité des porcelets. Le système d’élevage avec litière profonde et davantage de place que le système conventionnel permettait d’abaisser le taux de mortalité des porcelets à 16,7 % au lieu de 25,8 % en conventionnel, ce dernier induisant un stress maternel néfaste.
En revanche, le système d’élevage des truies n’a pas influencé le poids des porcelets à la naissance, facteur déterminant de chance de survie des porcelets. Mais il a été constaté un meilleur état physiologique des animaux dans le système d’élevage avec litière profonde.
Le rôle de l’alimentation
Un choc dans la vie du porcelet : le sevrage. Il doit faire face à un changement de son environnement : séparation de la mère, nouveau milieu, nouvelle alimentation. Pour étudier comment limiter l’impact du sevrage sur les conditions de vie du porcelet, deux programmes alimentaires ont été testés sur deux lignées génétiques sélectionnées de manière divergente, comprenant notamment deux ou trois aliments post-sevrage. Le programme à trois aliments, au lieu de deux classiquement, s’est révélé plus efficace. Il montre l’importance d’une stratégie alimentaire pour faciliter le démarrage des porcelets afin de leur assurer une bonne croissance et une bonne santé.
D’autres facteurs influent également sur la santé et les performances des porcelets. Les conditions de logement sont un facteur de risque, ainsi que le non respect de l’hygiène et des règles de biosécurité en début d’engraissement. La génétique jouerait également un rôle en modifiant la susceptibilité des porcs à développer des maladies de production.
G.P.
Prohealth : 22 partenaires européens
Lancé officiellement le 17 décembre 2013 à Newcastle upon Tyne, au Royaume-Uni, le projet Prohealth réunit 22 partenaires issus de la recherche académique, industrielle et privée provenant de 11 pays différents. En France, l’Inra, le Groupe CCPA et Zoetis ont été retenus pour participer à ce projet dont l’objectif est de trouver de nouvelles solutions pour garantir la santé et la durabilité des systèmes d’élevages de monogastriques.
Doté de 9 millions d’euros, Prohealth est l’un des plus importants projets de recherche en santé animale financé par l’Union Européenne.