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En Europe, la production de 40 Mt de céréales serait attribuable aux vers de terres

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Une étude, publiée le 26 septembre dans Nature communications, chiffre pour la première fois l’impact de la présence de vers de terre sur la production de céréales et de légumineuses. En Europe, qui fait partie des régions bénéficiant le plus de leur présence, 40 Mt de céréales seraient attribuables à l’activité des vers de terre.

En Europe, la production de 40 Mt de céréales serait attribuable aux vers de terres
En Europe, la production de 40 Mt de céréales serait attribuable aux vers de terres

Pour améliorer la santé des sols, certains projets de recherche se focalisent sur la réintégration de vers de terre dans certaines parcelles. Si le rôle de ces invertébrés dans le fonctionnement des écosystèmes souterrains est reconnu, celui-ci n’avait pas encore été quantifié en termes d’impact sur la production agricole. Une étude publiée le 26 septembre 2023, dans la revue Nature communications, vient apporter des éléments de réponse. Et les chiffres avancés sont significatifs. Selon les auteurs, « les vers de terre contribuent à environ 6,5 % de la production mondiale de céréales (maïs, riz, blé, orge), soit 128 Mt, et à 2,3 % de la production de légumineuses, ce qui équivaut à plus de 140 millions de tonnes par an ». Cet écart entre les céréales et les légumineuses s’explique, selon l’étude, par la capacité de ces dernières à fixer leur propre azote.

L’Europe en haut du podium

En Europe, l’impact n’est pas négligeable, avec 7,4 % de la production céréalière qui serait attribuable aux lombrics. Les auteurs de l’étude indiquent ainsi que le Vieux continent serait, avec l’Asie de l’Est et du Sud Est, la région où la contribution des vers de terre serait la plus importante, avec plus de 40 millions de tonnes de production de céréales attribuables à l’activité des vers de terre dans chacune de ces régions. « Ce résultat provient de la contribution supérieure à la moyenne des vers de terre au rendement, ainsi que d’une productivité globale plus élevée et de vastes zones de culture dans ces régions », est-il précisé.

Des résultats à approfondir

Pour aboutir à ces résultats, les chercheurs se sont basés sur plusieurs méta-analyses et cartes, fournissant des données sur la répartition et l’abondance des vers de terre, les propriété des sols, les cultures et leur gestion, l’apport d’engrais azotés, etc. Tout en soulignant le caractère « encourageant » de ces résultats, les auteurs préviennent qu’ils ont du composer avec quelques sources d’incertitudes (périmètre des études compris dans la méta-analyses, biais d’échantillonnage, etc.). « Il s’agit du premier effort, à notre connaissance, visant à quantifier la contribution d’un organisme bénéfique du sol à la production agricole mondiale, rappellent-ils. Bien que l’effet des vers de terre soit notable, nous pensons que d’autres biotes du sol pourraient être tout aussi importants et qu’une étude plus approfondie serait nécessaire. (…) Nous suggérons d’investir dans la recherche continue et la promotion de pratiques de gestion agroécologique qui améliorent des communautés biologiques entières du sol. »