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Fumier au champ, pas de risque de pollution selon l’Idele

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Selon une expérimentation menée par l’Idele, les pertes d’azote par lixiviation liées au stockage du fumier dans les champs seraient minimes. Sylvain Foray, qui a dirigé les travaux, revient sur ces résultats pour Référence Agro.

Fumier au champ, pas de risque de pollution selon l’Idele
Fumier au champ, pas de risque de pollution selon l’Idele

Le stockage de fumier, ayant maturé au moins deux mois au champ, représente-t-il réellement un risque de pollution ? Pour apporter des éléments concrets de réponse, une expérimentation a été menée entre le mois de décembre 2017 et de mars 2018, à la ferme de Derval, pilotée par la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique et l’Institut de l’élevage, Idele. Les travaux ont été financés par la Confédération nationale de l’élevage. « Notre objectif était de vérifier l’hypothèse que les transferts d’azote par percolation dans les sols liés au stockage de fumier très compact au champ sont limitées pour être considérées comme une pollution ponctuelle », explique Sylvain Foray, du service environnement de l’Idele.

Deux dispositifs menés en parallèle

Pour mener à bien ces travaux, deux dispositifs ont été conduits en parallèle. Le premier reposait sur  le suivi de trois tas de fumier de cinq tonnes, stockés sur des bâches imperméables, reliées à des cuves de récupération des lixiviats. Ce premier dispositif avait comme ambition de vérifier l’hypothèse que lors du stockage, la quantité d’azote qui percole à travers le tas de fumier suite aux épisodes pluvieux est minime.  Le second dispositif visait à vérifier l’hypothèse que la couverture du sol végétalisée permettait de réduire la percolation de l’azote sous le tas de fumier. Ce second dispositif a permis de suivre l’évolution des formes d’azote minéral dans le sol (par la mesure de reliquats azotés) avant et après mise en tas de deux fois trois tas de 7 à 8 tonnes fumier sur une parcelle en herbe et sur une parcelle en cipan de moutarde blanche.

Les hypothèses vérifiées

Les deux expérimentations ont permis de valider les hypothèses formulées, à savoir l’absence de pollution liées au stockage du fumier. « Pour le premier dispositif, les quantités d’azote retrouvées dans les lixiviats sont inférieures à 2 % de la quantité d’azote présente dans le fumier à sa mise en tas. Dans le cas de la couverture du sol, il y a moins de 1 % de pertes. D’ailleurs, on ne parle même pas de pertes, car l’azote peut être réutilisé par les cultures », précise Sylvain Foray. Pour les porteurs de l’expérimentation, ces résultats sont avant tout une assurance en cas d’évolution réglementaire. « La pratique avait été remise en question lors des négociations précédentes sur le plan action nitrates en 2013-2014, rappelle Sylvain Foray. A priori cela ne serait plus d’actualité, nous ne voulons pas rouvrir le débat, mais si besoin était, nous avons des éléments qui tiennent la route en termes de protocole d’expérimentation. »